Si vous n’avez pas encore choisi votre complémentaire santé d'entreprise, c’est le moment de le faire ! La généralisation des contrats collectifs au 1er janvier 2016 exacerbe la concurrence alors que mutuelles, sociétés d’assurances et institutions de prévoyance tentent de séduire les petites et moyennes sociétés. « Il y a une vraie guerre des prix, explique Mathias Matallah, président du cabinet de conseil Jalma, à nos confrères des Echos. On voit des offres à moins de 15 euros par mois pour le panier de soins minimal prévu dans l'ANI, alors que le point d'équilibre technique se situe aux alentours de 25 euros ! », ajoute-il. Et « pour beaucoup de TPE-PME qui avaient déjà un contrat, c'est l'occasion rêvée d'en trouver un nouveau pour 10 % moins cher, voire plus », constate Pierre François, directeur général de Swiss Life Santé et Prévoyance.
Un calcul risqué pour les Ocam et les entreprises ?
Toutefois, attention à ne pas se contenter des garanties minimales. « Beaucoup font le pari de vendre peu cher le socle ANI pour vendre des sur-complémentaires un peu plus cher, précise Mathias Matallah. Le problème, c'est que cela repose sur le postulat que les salariés vont massivement acheter ces couvertures additionnelles. Mais est-ce que cela intéressera les quelque 30% d'assurés qui ont peu de dépenses de santé ? », s’interroge-t-il. A en croire de récentes études, la réponse serait « oui ». La généralisation de la complémentaire santé d’entreprise et les mimina de remboursement définis par le Gouvernement inquiétent les salariés des TPE. Ils sont notamment 85% à craindre que les garanties proposées par leur employeur ne soient pas suffisantes au regard de leurs besoins, selon un sondage réalisé par Opinionway pour Maaf. Pour combler ce manque éventuel, 60% d’entre eux se disent prêts à souscrire une sur-complémentaire.
Moins de marges pour les complémentaires santé
Et si la généralisation de la complémentaire santé collective affecte toutes les familles du secteur des Ocam, aucun organisme « n’a toutes les cartes en main pour le transformer en opportunité de développement, a estimé de son côté Patrick Sagon, président de La Mutuelle Générale, dans une interview à l’Argus de l’assurance. Pour y parvenir, il faut être capable de maîtriser la négociation de branche, et peu d’acteurs ont cette expérience. Il faut aussi être en mesure d’adresser des centaines de milliers d’entreprises avec des vendeurs debout, de disposer d’un actuariat expert, et de vivre avec des marges qui vont s’effondrer. La complémentaire santé va rester une activité de fidélisation mais elle ne va plus dégager d’excédents. Cela signifie qu’il faudra une équation économique plus large proposant un bouquet de garanties et de services beaucoup plus étendu. Celui qui ne répond à toutes ces contraintes se retrouvera en grande difficulté », analyse-t-il.