Les mutuelles Mutuelle Existence, Harmonie Mutualité, Prévadiès, Santévie et Spheria Val-de-France (déjà réunies au sein de l'Union Harmonie Mutuelles, avec un « s ») viennent d'annoncer officiellement leur fusion, au sein d'une seule et même entité baptisée Harmonie Mutuelle* (sans « s »). Avec 4,5 millions de personnes protégées et 2,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires, ce nouveau géant s'impose comme le n°1 de la complémentaire santé en France, en réunissant à lui seul 7,5% des parts de marché des Ocam. Ses ambitions sont entre autres : « placer l'humain au coeur de nos préoccupations, promouvoir la mutualisation, faciliter l'accès à l'offre de soins et de services en garantissant des prestations de remboursement de qualité et en agissant sur l'offre », explique son président Guy Herry.
"Négocier les prix et la qualité"
En matière d'optique, Harmonie Mutuelle s'appuiera notamment sur le réseau Kalivia, constitué à parité par l'Union Harmonie Mutuelles et Malakoff Médéric. « Notre poids majeur nous permettra de développer les conventionnements avec les professionnels de santé, en négociant les prix et la qualité. Aujourd'hui, 6 millions de personnes ont accès aux 2 300 opticiens du réseau Kalivia, mais nous espérons qu'à terme, 10 millions d'adhérents pourront en bénéficier. D'autres complémentaires santé vont rejoindre Harmonie Mutuelle. Dès l'année prochaine, c'est déjà 8 millions de bénéficiaires qui auront accès au réseau », explique Jean-Luc Guillotin, président de Kalivia. Notons que, côté législatif, la structure s'est mise à l'abri d'éventuels contentieux liés à l'interdiction des remboursements différenciés posée par le Code de la Mutualité. « Le Code des assurances, lui, n'interdit pas de différencier les prestations de remboursement. Et une mutuelle a le droit de développer des produits d'assurance. Kalivia s'appuie ainsi sur la structure assurantielle Sphéria, et n'est donc pas réglementé par le Code de la Mutualité », décrypte Jean-Luc Guillotin. Au-delà de cette organisation spécifique, Harmonie Mutuelle plaide cependant pour une modification du Code de la Mutualité afin que les mutuelles puissent, comme les assurances privées et les institutions de prévoyance, négocier librement avec les professionnels de santé.
*Cette fusion doit encore obtenir l'avis favorable de l'Autorité de contrôle prudentiel, qui devrait se prononcer d'ici la fin de l'année.