Partout présente pour défendre la PPL Le Roux, Marianne Binst exige toujours plus de l'Etat. Dans une lettre ouverte publiée ce jour par le Monde.fr, la directrice générale du réseau Santéclair n'hésite pas à dénoncer « de nombreuses dispositions » qui, selon elle, « nuisent au fonctionnement de ces réseaux ».
Très largement favorable à la mesure autorisant les mutuelles à pratiquer des remboursements différenciés au sein de leurs réseaux de soins, au même titre que les assureurs privés et les institutions de prévoyance, la responsable de Santéclair estime que « les parlementaires l'ont assortie de différentes contraintes visant de façon manifeste à empêcher le développement de ces réseaux. » Pour preuve, avance-t-elle, l'actuel projet de loi stipule que « les conventions passées avec les professionnels de santé autres que les opticiens, les dentistes et les audioprothésistes ne pourront pas être l'objet de négociations tarifaires. »
Trop de loi !
La PPL Le Roux précise que les complémentaires santé sont autorisées à contractualiser avec l'ensemble des professions de santé mais que les conventions avec « les professions où la dépense de l'assurance maladie est majoritaire (médecins, infirmiers, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes, etc.) » ne devront pas comporter de clauses tarifaires « liées aux actes et prestations fixés par l'assurance maladie ».
Ce faisant, le législateur entend protéger de toutes pressions l'activité des médecins, ce que regrette Marianne Binst pour qui cette disposition « prive les promoteurs de réseaux de soins comme Santéclair de la possibilité de proposer une diminution de reste à charge otpaux bénéficiaires de leurs services. »
Mais elle ne s'arrête pas en si bon chemin et critique sans complexe le principe même de liberté de choix du praticien. A l'en croire, le texte législatif précisant que « le niveau de prise en charge des actes et prestations médicaux ne peut être modulé en fonction du choix de l'assuré de recourir ou non à un médecin ayant conclu une convention avec ces organismes », serait contre-productif vis-à-vis de la mission que les complémentaires santé se sont fixées en termes de régulation du secteur médical.
Et d'insister sur l'influence des syndicats qui auraient poussé les sénateurs à « accoucher d'un texte qui certes autorise les mutuelles à moduler leurs remboursements mais qui de l'autre côté savonne méthodiquement la planche des promoteurs de réseaux. »
Marianne Binst va encore plus loin, notamment concernant le numerus clausus uniquement consacré à la filière optique et qu'elle voudrait pouvoir étendre : « là encore, explique-t-elle, les complémentaires se voient privées d'un outil permettant à qui souhaite l'utiliser de considérablement améliorer l'efficience de ses réseaux. »
Coup de marteau général
Pour la patronne de Santéclair, « les professionnels de santé et l'Assurance maladie obligatoire [...] ne peuvent offrir en matière de gestion du système de santé que de piètres garanties d'efficience. »
Et d'achever sa harangue par cette pirouette pleine d'ironie : « A moins que les réseaux nuisent effectivement à la liberté de choix des patients, comme aiment à le répéter ad nauseam de nombreux syndicats de professionnels de santé. Syndicats dont on sait évidemment, qu'avant l'intérêt de leurs ouailles, c'est bien celui des citoyens qui compte...»