Ce jeudi 11 mars, Santéclair a tenu une conférence de presse pour dévoiler ses chiffres du 100% Santé dans les trois secteurs concernés : optique, audio, dentaire. En optique, le réseau de soins a analysé 1 381 365 prises en charge effectuées en 2020 (868 145 au sein de Santéclair, 513 220 hors réseau via TP+).
Des chiffres inférieurs à ceux de la DSS
Pour son réseau, Santéclair annonce :
- 3% de lunettes vendues dans le panier A ;
- 3,5% en panier mixte ;
- 93,5% en panier B.
La part de 100% Santé est légèrement supérieure hors-réseau :
- 4,5% de panier A ;
- 5,5% de panier mixte ;
- 90% de panier B.
Des chiffres qui se situent en deçà de ceux annoncés par la DSS et la Cnam la semaine dernière (14% de verres et 12% de montures issus du panier A). Marianne Binst, directrice générale de Santéclair, a rappelé que les clients C2S (Complémentaire Santé solidaire, ex-CMU) représentent une part très faible des bénéficiaires Santéclair, ce qui explique cet écart. « Néanmoins, nous avons étudié plus d’un million de prises en charge. Nous sommes donc proches du marché. »
« Un non-effet » en optique
En optique, les chiffres du 100% Santé sont bien inférieurs aux deux autres secteurs. « On est sur un non-effet », a analysé Marianne Binst. « En audio et en dentaire, il existait un vrai problème de renoncement aux soins et la réforme a atteint son but. En optique, je n’ai pas toujours compris ce qui était visé, car il y avait déjà des offres de ce type, voire moins cher. Et la communication n’y changera pas grand-chose. »
Le reste à charge dans le panier B
Santéclair fait également état d’un reste à charge plus élevé pour les porteurs qui choisissent le panier B, comme on le constate sur le tableau ci-dessous. Un reste à charge que Carte Blanche Partenaires estimait supérieur de 8 millions d’euros en 2020 par rapport à 2019.
Les prix moyens des verres et montures vendus en 2020, en et hors réseau © Santéclair
Marianne Binst a attiré l’attention sur le prix moyen des montures : 131 euros dans le réseau (RAC moyen de 64 euros) et 141 euros hors-réseau (RAC moyen de 90 euros). « Nous pouvions imaginer que le prix moyen tournerait autour des 100 euros et diminuerait avec la baisse du plafond de remboursement. Or, ce n’est pas le cas », a constaté la directrice générale de Santéclair. « Il y a une dimension plaisir qui s’est peut-être renforcée avec le contexte actuel. »
Caroline Touizer, directrice du réseau de soins, a ajouté que les avantages tarifaires dont peuvent bénéficier les porteurs entraînent une acception du reste à charge. « La monture, c’est ce que le gens choisissent, donc ce n’est pas un reste-à-charge subi mais choisi. »
En audio
En audio, dont la dernière partie de la réforme a été lancée cette année, le réseau s’est basé sur 5 880 prises en charge en janvier et février 2021. Le taux de recours aux appareils de classe I est de 28% dans le réseau et 48% hors-réseau (contre 6% et 9% en 2020). « Ce sont des chiffres à suivre dans la durée, mais c’est le signe d’un accès aux soins beaucoup plus fort. Il y a un effet massif de la réforme, qui touche sa cible », a commenté Marianne Binst.
En effet, le 100% santé est un vrai danger pour le maintien des réseaux puisqu il apporte une solution pour tous ceux qui sont à la recherche de bas prix.
Les opticiens ont une opportunité à saisir en soutenant cette réforme pour se débarrasser de la distorsion de concurrence que représente les réseaux avec en particulier le système inégalitaire du remboursement différencié selon les magasins.