Alors que les OCAM demandent aux opticiens de faire preuve de plus de transparence, un comparatif des frais des complémentaires santé, publié jeudi 24 avril par nos confrères du Monde, a mis en lumière un système lui-même très opaque.
Pour établir une base de données exploitable, le quotidien a fait appel à ses internautes. 70 lecteurs ont ainsi envoyé via un formulaire les frais pratiqués par leur complémentaire. Le journal a ainsi récolté les informations de 43 complémentaires. Depuis le 1er janvier 2014, les complémentaires santé sont dans l'obligatoire de publier leurs frais de gestion auprès de leurs clients. Pourtant, l'enquête participative menée par le Monde, révèle qu'il est difficile pour les assurés de connaitre l'importance de la part de leur cotisation utilisée pour couvrir les frais de gestion (personnels, administration, etc.) et d'acquisition (publicité, communication destinée à attirer de nouveaux clients).
Votée en 2011, la loi oblige les organismes de complémentaires santé comme les assurances, mutuelles et instituts de prévoyance, à divulguer « de manière lisible, claire et intelligible » leurs frais de gestion. Toutefois, pour éviter de détailler ces informations aux clients, les OCAM utilisent les vides juridiques présents dans cette loi pour contourner cette transparence. Entre des présentations délibérément floues des frais, l'emploi de petits caractères sur des documents annexes, et des frais variables selon les contrats, il est difficile pour les assurés de s'y retrouver. Autre facteur qui ne vient pas faciliter la compréhension des clients, certains OCAM présentent leurs frais hors taxes, d'autres y incluent les taxes sur les assurances et la taxe CMU quand certains ne précisent tout simplement rien.
En conséquent, le quotidien a rencontré des difficultés pour établir un classement clair qui comparerait précisément les frais de gestion. Le journal a toutefois remarqué des écarts considérables d'une complémentaire à l'autre. Les frais de gestion des 43 OCAM vont de 6,7 % à 41 % de la totalité des cotisations des assurés. Les frais d'acquisition évoluent eux de 0 % à 21,7 %. Les complémentaires qui disposent des taux les plus élevés sont des assureurs. Avec 41% de frais de gestion, Covea Risks, qui appartient à la MMA, atteint la première place du podium.
En bas du palmarès, nous retrouvons par exemple la mutuelle des personnels d'Air France qui affiche 0 % de frais d'acquisition et des frais de gestion à 6,7 % TTC. « Nous avons choisi de sous-traiter nos opérations, ce qui permet de maintenir les coûts au plus bas, avec seulement onze salariés », a précisé Jean-Marc Fauvel, son directeur. A noter également que les instituts de prévoyance facturent le plus souvent beaucoup moins de frais d'acquisition que les assurances ou les mutuelles.
Ce comparatif met également en avant un fait surprenant. Plusieurs OCAM appartenant au même groupe affichent des frais de gestion et d'acquisition qui peuvent varier. Par exemple, quand le taux de la MGEN s'élève à 12,5 % hors taxes, les contrats MGEN-Filia, destinés aux adhérents non-fonctionnaires, ont des taux de 19,6 %.