Les bénéficiaires de la CMU-C (Couverture Maladie Universelle-Complémentaire) qui ont recours aux soins d’optique dépensent 66% de moins que les personnes avec ou sans couverture complémentaire santé (dépassements inclus). « L’obligation pour les opticiens de proposer des lunettes et des lentilles respectant les tarifs maximaux du panier de soins de la CMU-C est probablement un facteur d’explication essentiel de cette dépense plus faible. Il est toutefois difficile de l’estimer », fait savoir la Drees* dans une étude publiée le 15 décembre. En outre, les bénéficiaires du dispositif ayant eu un reste à charge en optique évoquent le plus souvent comme raisons : la solidité de la monture et la qualité des verres (traitement antirayures, verres incassables, verres progressifs).
Le renoncement aux soins est divisé par deux
Aussi, la CMU-C limite le renoncement aux soins pour raisons financières, au même titre qu’une couverture complémentaire standard. Ses 5,3 millions de bénéficiaires en 2015 ont un risque de ne pas consulter un praticien divisé par deux par rapport à des personnes dans un état de santé comparable. « Le rôle protecteur de la CMU-C est particulièrement marqué pour les soins dentaires et l’optique », note la Drees. Aussi, alors que la probabilité moyenne de renoncer à des soins pour les personnes sans couverture complémentaire est de 25%, elle est de :
- 16% pour les personnes normalement assurées,
- et seulement de 14% pour les bénéficiaires de l’aide sociale.
L’organisme rappelle toutefois que « l’optique reste le deuxième soin auxquels les patients renoncent le plus. Pour ce poste, l’écart entre les prix pratiqués et les tarifs définis dans le panier de soins de la CMU-C peut entraîner des restes à charge (après remboursements complémentaires) fréquents et élevés. C’était le cas pour 38% des bénéficiaires de la CMU-C ayant consommé un soin d’optique en 2010, qui ont eu un reste à charge s’élevant en moyenne à 165 euros », conclut l’étude.
Depuis plus de 15 ans que je travaille, je n'ai que rarement vu des ventes cmu dépasser le forfait cmu et le plus souvent il s'agit d'un supplément pour un achat de montures plus belles que l'offre de base. Je trouve que les opticiens assurent un véritable service social en acceptant de délivrer des lunettes à ce prix qui ne couvre pas du tout les coûts de fonctionnement d'un magasin. C'est assez agaçant de se voir malgré tout pointé du doigt comme responsables du renoncement aux soins.
Pour moi, le renoncement est du non pas à une question d'argent mais d'effort à fournir (rdv ophta à gérer, déplacements, documents administratifs etc) qui rebutent un % incompressible de personnes. Elles ne fournissent l'effort nécessaire que lorsque le bénéfice est supérieure à la contrainte. Comme il l'a déjà été pointé hier, il existe en optique des lunettes à partir de 29€. Il est donc mensonger de vouloir imposer des systèmes de prix fixes et de réseaux de soins en invoquant un manque de concurrence ou des prix inabordables. Ces états généraux de la vision semblent une mauvaise mise en scène qui dégradera l'offre de soins au seul profit des financiers (assurances, mutuelles, etc)