Un an après sa création, l'association Optique Solidaire déploie au niveau national une nouvelle initiative visant à doter d'un équipement optique de qualité les personnes de 60 ans et plus bénéficiant de l'Aide à l'acquisition d'une Complémentaire Santé (ACS). Cette population très ciblée, vivant en dessous du seuil de pauvreté mais au-dessus du seuil d'éligibilité à la Couverture Maladie Universelle Complémentaire (CMU-C), est estimée à ce jour à plus de 140 000 personnes en France.
A partir du 21 mai prochain, un courrier sera adressé aux personnes éligibles à travers la France, sous forme de bon nominatif baptisé « Pass Lunettes ». La première phase d'envoi concerne d'ores et déjà plus de 8 000 français et engage plus de 500 opticiens partenaires. Les bénéficiaires pourront alors se rendre chez un ophtalmologiste, dans un délai de moins de trois mois et sans dépassement d'honoraires, puis chez un opticien partenaire qui leur délivrera « un équipement optique de qualité pour un reste à charge nul ou le plus faible possible », explique le Dr. Xavier Subirana, président de l'association. Ils auront le choix entre 11 montures de la collection dédiée, proposée par des lunetiers français. Du côté des opticiens, les adhérents reçoivent un kit composé d'une marmotte de présentation, une vitrophanie pour leur permettre d'afficher leur adhésion au projet et être ainsi facilement identifiable, ainsi qu'un guide expliquant la démarche à suivre face à un bénéficiaire.
 

 


Il aura fallu 2 ans d'efforts, aux dires même de Martin Hirsch, président du comité d'éthique de l'association, pour mettre en place cette offre. Optique Solidaire précise qu'une première expérience a été menée à Marseille en 2011 auprès de 169 bénéficiaires potentiels de la Mutuelle du Midi (groupe AG2R La Mondiale). A l'issue de ce test, 34 personnes ont pu bénéficier d'une consultation auprès d'un ophtalmologiste au prix « sécu ». Elles se sont adressées à 7 opticiens volontaires et ont reçu une paire de lunettes adaptée à leur vue. « 25% de retour, c'est un succès car habituellement nous n'avons que 10% de retour sur ce type d'opération », estime Philippe Quique, directeur santé d'AG2R La Mondiale et vice-président de l'association. « Cela nous a permis de valider notre modèle et a confirmé que notre projet répondait à un réel besoin, précise le Dr. Xavier Subirana. Nous passons maintenant à une phase grandeur nature qui est pour tous les membres de l'association un vrai défi. Dans l'avenir, nous espérons développer cette initiative pour l'étendre à de nouvelles populations en difficulté ».