Le projet de loi Hamon et plus particulièrement son article 17 quater soulèvent les débats dans notre secteur. Rappelons que ce dernier prévoit notamment d'allonger la validité d'ordonnance à 5 ans, contre 3 ans actuellement. A ce sujet, l'Association des optométristes de France (AOF) pointe du doigt « un problème de santé, car le nombre de maladies oculaires ne cesse d'augmenter, comme le glaucome, la DMLA, la rétinopathie diabétique..., du fait entre autres de l'allongement de la durée de vie ». Ces maladies souvent sans symptôme nécessitent un dépistage dont la fréquence varie, selon la maladie elle-même, mais aussi en fonction de facteur de risque. Un point d'ailleurs sur lequel l'AOF et le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) s'accordent (voir notre Face à Face sur le Silmo 2013, 35'40).
Là où la position des deux syndicats diverge, c'est dans la manière de répondre « à une démographie médicale inégale, qui a créé de nombreux déserts médicaux ». Pour l'AOF, « les opticiens qualifiés en optométrie Bac + 5, au nombre de 3 000 aujourd'hui, n'attendent plus que la réglementation de la profession ». Alors que pour le Snof, ce sont les protocoles de coopération entre ophtalmologistes et orthoptistes qui vont demain permettre d'assurer l'accès aux soins visuels en France (voir notre news du 7/10/2013). .
« Suppression de prescription médicale pour les lentilles de contact »
Si cette initiative tend à répondre à une demande des Français de faciliter le port de lentilles de contact, pour l'AOF, ces dernières « sont un dispositif médical, qui doit être adapté et suivi par un professionnel compétent. Il est aberrant de conseiller des lentilles de contact comme si c'était un produit anodin, alors que leur usage nécessite l'avis d'un professionnel de santé formé, et une phase d'adaptation suivie. Une prise en charge rigoureuse, par un opticien-optométriste, permet d'assurer la sécurité du port des lentilles. Actuellement, les opticiens-optométristes conseillent et effectuent les adaptations lentilles, bien que sans possibilité de prescription, et toujours sans réglementation claire ». En ce sens, le syndicat « demande que ces dispositions soient réservées aux opticiens qualifiés en optométrie ».
Lire aussi :
-Obligation de diplôme et validité d'ordonnance : Benoît Hamon répond à nos questions (17/09/2013)
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