Pleinement déployée en 2022, année considérée comme « normale » économiquement depuis le Covid, la réforme du 100% Santé offre ses premiers bilans fiables. Le Rassemblement des opticiens de France (Rof) nous a transmis son analyse issue des chiffres de l’institut d’études privé Xerfi, qui serviront de base pour le dialogue qui s’amorce entre les différents acteurs liés à la 2nde phase de la réforme.
Objectif 100% Santé atteint
Réduire le renoncement aux soins pour des raisons financières était le Leitmotiv de la réforme 100% Santé : c’est un objectif atteint, selon le Rof.
Bien qu’il n’y avait pas d’objectif chiffré officiel à l’origine de la réforme, les 20% d’équipements du panier A (verres et/ou monture) est atteint (et même dépassé puisque Xerfi l’évalue à 20,9% en juin 2022, contre 17,6% en 2020).
- Les équipements complets du panier A (verres + monture) représentent 11,4% du marché, soit une évolution de + 10,7% entre 2020 et 2022
- Les équipements mixtes (verres ou monture) représentent 9,5% du marché, soit une évolution de + 30,1% entre 2020 et 2022.
- Les bénéficiaires du panier A (verres ou monture) sont majoritairement (57,2%) hors CSS, avec une progression de 3,3% par rapport à 2020.
Pour Stéphane Corfias, président du Rof, il faut aller encore plus loin : « Il reste peu de renoncements aux soins, mais même s’il y en a peu, c’est encore trop. Il faut viser des publics supplémentaires, comme nos concitoyens qui n’ont pas de mutuelles ou de contrat responsable, qui, s’ils bénéficient des prix limite de vente, n’ont pas accès aux prises en charge. Cela représente près de 5 millions de Français ».
Notons que si ce chiffre de 20% d’équipements de panier A est plus élevé que celui constaté par les Ocam (autour de 9%), c’est notamment parce que les réseaux de soins ne prennent pas en charge les CSS.
Progression du RAC 0
- Le RAC 0 a sensiblement progressé, passant de 9% des équipements en 2019 à 19,4% aujourd’hui.
- Le panier B représente 50% des équipements sans reste à charge.
- 37% des équipements avec un reste à charge se situe en-dessous de 50 euros.
Une base pour les négociations de la 2nde phase de la réforme
Le 18 avril a eu lieu une 1ère rencontre entre les acteurs de la réforme pour élaborer les prémisses du dialogue de la 2nde phase de la réforme 100% Santé. De nombreux sujets ont été mis sur la table, certains ont même pu surprendre, mais aucun n’a été détaillé.
Pour le président du Rof « Il est important d’avoir des chiffres fiables sur lesquels fonder notre stratégie de dialogue. Nous attendons maintenant le calendrier du gouvernement pour les prochains comités de suivi, dont le 1er doit avoir lieu avant la fin du 3e trimestre 2023. Quoi qu’il en soit, nous sommes avant tout attentifs à de la situation économique des magasins d’optique et notre priorité est d’assurer leur pérennité, dans une période d’inflation où l’activité se retrouve dans une situation inconfortable entre des prix limites de ventes non indexés (panier A et réseaux de soins) et une augmentation de l’ensemble des charges fixes ».
Néanmoins, le Rof et les 2 autres syndicats d’opticiens s’entendent sur plusieurs points, ce qui sera une force lors des échanges que nous aurons avec le gouvernement et les services de l’Etat.
A occulter à chaque fois le prix de la cotisation mutuelle alloué chaque mois/année pour financer l'achat d'un équipement optique, on se retrouve avec un résultat tronqué où le seul responsable du coût supporté par l'assuré est l'opticien, ce qui en fait le méchant de l'histoire.
La prochaine fois que vous paierez un institut, n'hésitez pas à ajouter cette demande.