Les députés ont adopté, le 25 octobre dernier, deux amendements au projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2014 (PLFSS) qui concernent directement notre secteur. Pour rappel, les textes prévoient d'encadrer les prix des lunettes en instaurant un minima et un plafond tarifaire pour les remboursements en optique des Ocam dans le cadre des contrats responsables*, mais également d'étendre le panier de soins optiques de la CMU-C aux bénéficiaires de l'ACS. Si sur le fond, l'association des Opticiens Lunetiers Unis invite le Sénat à voter ces dispositions, elle demande avant tout que « la notion de concertation avec les opticiens » soit ajoutée à ces mesures.
Son président, Yann Fournier, appelle ainsi « le gouvernement à plus d'ouverture d'esprit et surtout de pragmatisme. Nous demandons à ce que les mesures concernant notre secteur soient prises en concertation avec les professionnels de l'optique et non pas sur des principes théoriques loin de la réalité du terrain. Concernant l'idée même de « bornes », que dire d'autre que « OUF, bonne nouvelle ! » Mais pas n'importe comment, souligne-t-il. Les complémentaires santé, essentiellement dans le cadre de contrats d'entreprises, ont pris l'habitude de jouer au pompier pyromane. Communiquant essentiellement sur l'optique et le dentaire, mettant en avant des remboursements mirobolants, certaines ont pu s'introduire dans de bonnes places. De facto, ces « bornes » seront un frein à l'escalade des réseaux et des cotisations. Elles sont donc soutenues par les Opticiens Lunetiers Unis. Minima sûrement au niveau de la CMU, mais quid des maxima ? Seront-ils fixés à partir des bases de remboursement de la Sécurité sociale ?, questionne Yann Fournier. Nous savons que les montants sont inchangés depuis des lustres, ne prenant pas en compte les avancées technologiques. Ces contrats (dits solidaires et responsables, ndlr) se baseront-ils sur les tarifs moyens constatés par les sondages plus farfelus les uns que les autres ? Peut-être demandera-t-on à l'« UFC-Que choisir » de fixer ce montant maximal ? Dans tous les cas, c'est par décret qu'il sera fixé après avis de l'UNOCAM et de l'UNCAM... Mais où sont donc les professionnels de terrain ? Encore une fois les opticiens ne seront pas consultés et ça, c'est un vrai scandale ! »
« Puisque l'air du temps est au Solidaire, au Responsable, alors tout le monde doit l'être : opticiens, complémentaires santé et aussi les porteurs, continue le président de l'association. Les opticiens acceptent d'élargir leurs services pour les bénéficiaires de la CMU-C et de l'ACS, ils acceptent des remboursements bornés... Les complémentaires doivent accepter de diminuer leurs cotisations et s'engager à ne pas les augmenter. Les porteurs doivent de leur côté être éduqués à ne plus demander de « bidouilles ». Et surtout les décisions doivent être prises ensemble dans le dialogue et non pas imposées sous la contrainte », conclut-il.
*Les contrats dits solidaires et responsables représenteraient aujourd'hui 97% des contrats d'assurance complémentaire santé. Ils répondent à certaines conditions définies par la Sécurité sociale comme : répondre au parcours de soins coordonnées autour du médecin traitant, prendre en charge au minimum deux actes de prévention, ne pas prendre en charge la participation forfaitaire de l'assuré, ne pas prendre en charge les pénalités financières en cas de non choix du médecin traitant et de consultation hors parcours de soins...
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