Les professionnels de notre filière poursuivent leurs attaques contre le futur décret visant à plafonner les remboursements d'équipements optiques par les mutuelles. Après le cri de colère poussé par le Groupement des Industriels et Fabricants de l'Optique (Gifo) (lire notre news* du 25/03), c'est au tour de Jérôme Colin, président des Entreprises françaises de l'optique ophtalmique (LEOO), de venir défendre notre filière dans une lettre ouverte publiée ce jour dans le quotidien économique Les Echos et intitulée « Dé-rembourser les lunettes, c'est fragiliser le made in France ».
Il y martèle qu'avec le décret en attente, « 10 500 emplois directs et 40 000 indirects sont menacés en Franche-Comté, en Rhône-Alpes ou encore en Normandie ». Jérôme Colin insiste sur un secteur qui « a conquis au fil du temps un leadership mondial (...) en misant sur la qualité, l'innovation et la création ».
Pour lui, « les opticiens ont perçu la menace d'une santé à deux vitesses (...) mais l'essentiel est passé sous silence, estime-t-il : la mort à petit feu de toute la filière en amont des opticiens, c'est-à-dire les fabricants de montures, de verres, de lentilles et leurs sous-traitants. » Les entreprises ont besoin de « cohérence et de stabilité » finit-il pas conclure. Et d'ajouter : « elles ne doivent être les victimes d'injonctions paradoxales : produire en France mais pour pas cher, être innovantes mais pas au bénéfice des Français, être conquérantes mais pas sur notre territoire. »
On notera également qu'un reportage diffusé fin mars sur BFM TV a donné la parole à des fabricants qui ont à nouveau porté un jugement très sévère sur les dernières actualités législatives. Interviewé à cette occasion, Franck Pagetti, directeur des opérations chez BBGR, n'a pas manqué de rappeler les risques sanitaires encourus, jugeant qu'in fine, « les patients n'auront plus accès à des produits complexes liés à leurs pathologies ».
Enfin rappelons qu'il y a quelques semaines, les enseignes coopératives se sont regroupées pour défendre les valeurs de notre profession et la place de l'opticien dans la presse quotidienne régionale (lire notre news : Atol, Krys Group et Optic 2000 défendent les valeurs coopératives de l'optique dans la presse). Leur emboîtant le pas, les fabricants aussi ont multiplié les initiatives pour montrer un front unis de notre filière. Espérons que toutes ces prises de parole parviendront enfin aux oreilles de la nouvelle équipe gouvernementale...