Depuis le début du mois de juillet, pas moins de 12 questions écrites au Gouvernement, publiées au Journal Officiel, interrogent la ministre des Affaires sociales et de la Santé sur les « fraudes à la complémentaire santé » et « les surcoûts liés aux marges des opticiens ». Qu'ils soient socialistes, républicains et citoyens (SRC), de l'UMP ou encore de l'UDI, les députés reprennent en coeur les résultats de la dernière enquête à charge de l'UFC-Que Choisir, publiée en mai dernier.
« Faible transparence des prix de l'optique et persistance des fraudes »
Aussi les 12 députés souhaitent attirer l'attention de Marisol Touraine sur « la faible transparence des prix de l'optique et la persistance des fraudes à la complémentaire santé. En effet, les Français ont aujourd'hui le budget « lunettes » le plus lourd d'Europe », écrit Didier Quentin (UDI - Charente-Maritime). « Il convient également de dénoncer la pratique des « secondes paires gratuites » qui n'a de gratuité que le nom, puisqu'il est démontré que son coût se répercute de 12 euros en moyenne sur la première paire », pointe du doigt Michel Issindou (SRC - Isère ) estimant que « ces abus sont extrêmement préjudiciables au consommateur mais aussi à la collectivité ». « En réalité, tout remboursement par la complémentaire santé se traduit par des cotisations supplémentaires et l'étude de l'UFC-Que choisir montre que la fraude renchérit les cotisations des consommateurs français de 142 millions d'euros par an », continue Arnaud Richard (Union des démocrates et indépendants - Yvelines).
Des plafonds de remboursement jugés trop élevés
« Le Gouvernement envisage aujourd'hui de plafonner les remboursements des lunettes par les contrats dits « responsables » des complémentaires santé, espérant ainsi faire baisser le prix des lunettes, souligne Alain Moyne-Bressand (UMP - Isère). Il convient d'interroger la cohérence d'une telle mesure ». Pour la plupart des parlementaires, « à court terme, elle se traduirait plutôt par une hausse du reste à charge pour les consommateurs aux corrections visuelles les plus fortes ». « Afin d'agir sur les surcoûts liés aux marges des opticiens, il importe de généraliser, de manière encadrée, les réseaux de soins », conclut Catherine Quéré (SRC - Charente-Maritime).
Rappelons toutefois que selon le rapport sur les niveaux de rémunérations des professions réglementées, demeuré confidentiel depuis sa rédaction achevée en mars 2013 par l'Inspection générale des finances (IGF), l'opticien arrive à la 30e place sur 37 avec un revenu net mensuel médian de 2563 euros. Acuité vous tiendra informé des réponses du Gouvernement à ces questions.