A la veille de l’élection du nouveau président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), les orthoptistes s’inquiètent du calme plat qui règne sur la filière depuis le mouvement du 30 septembre dernier. Si les 3O ont été reçus par le cabinet de Marisol Touraine afin de « rénover rapidement l’organisation des soins en matière de santé visuelle », le Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO) dénonce « aucun signe de frémissement positif » et « un ministère aux abonnés absents ».
Pour son président, Laurent Milstayn, « si l’exercice d’orthoptistes salariés en cabinet d’ophtalmologie et la pratique de certains protocoles dérogatoires ont permis un gain de temps non négligeable dans ces structures, ce mode d’organisation a atteint ses limites. Il faut désormais passer à la vitesse supérieure en permettant l’extension du travail coordonné aux structures libérales orthoptiques qui regroupent près des 2/3 de la profession. Cette coordination sans unité de lieu n’entrainerait aucune perte de chance pour le patient grâce à la sélection des patients par l’ophtalmologiste et grâce à la télétransmission des données, renforcerait la confiance entre professionnels de santé, serait un investissement sur l’avenir dans la perspective du départ en retraite massif de nombreux ophtalmologistes et serait une reconnaissance de la formation initiale des orthoptistes délivrée en grande majorité. Un signal fort serait ainsi envoyé aux politiques qui ne se préoccupent de la santé visuelle de la population que sous son aspect financier », estime-t-il.
Aussi, le prochain président du Snof doit prendre cet engagement, sous peine d’« exposer toute la communauté des 3O au risque majeur d’ouverture du premier recours à des non médicaux et ne pourra se retrancher derrière les décisions politiques potentielles », continue le syndicat qui se tient à la disposition des ophtalmologistes pour « concrétiser ensemble les engagements pris devant le cabinet de Mme Touraine le 30 septembre dernier ».
Rappelons que sont pour le moment candidats à la tête du Snof, le Dr. Thierry Bour et le Dr. François Pelen. « Tous deux ont une vision différente de la profession, nous a confié le Dr. Rottie, en octobre dernier. Le Dr. Bour a fait beaucoup de rapports et tenait déjà le rôle de négociateur au cœur des décisions qui ont été prises ces dernières années. Le Dr. Pelen, aussi connu pour être à l’origine des centres Optha Point Vision, a une vision entrepreneuriale de l’ophtalmologie. De mon côté, je continuerai à suivre quelques dossiers mais avec du recul », a-t-il conclu.