Lissac a la tristesse de nous faire part de la disparition d’un grand homme de l’optique en France : Jean-Pierre Bonnac, qui aurait eu 80 ans en juillet prochain. « Je le connaissais depuis 35 ans. Il m’a tout appris. Je l’ai encore vu il y a 15 jours et, bien entendu, nous avons parlé d’optique », témoigne Dominique Meslin, directeur technique d’Essilor Academy, qui considère Jean-Pierre Bonnac comme un grand maître, passionné jusqu’au bout malgré le cancer qui le rongeait. « C’était une grande figure de l’optique. Il était apprécié de tous pour ses compétences, mais aussi pour sa modestie et son humilité », confirme Jean-Pierre Meillon, opticien retraité et enseignant à Paris VI.
Pionnier de la basse vision en France
Jeune opticien, Jean-Pierre Bonnac avait choisi de rejoindre l’entreprise Lissac, alors dirigée par Georges Lissac, pour travailler et mettre en œuvre toutes ses innovations, toutes ses inventions qui sont devenues aujourd’hui l’ADN de Lissac.
Jean-Pierre Bonnac fut également l’un des pionniers de la correction de la basse vision en France, jusqu’à inventer une des premières loupes électroniques, « la vidéo loupe », qui a permis à un grand nombre de personnes de conserver leur autonomie visuelle. « Il a introduit la basse vision en France en allant se former en Allemagne », rappelle Dominique Meslin. C’est encore lui qui est à l’origine du développement de la lunetterie pour bébés et enfants par la mise au point de techniques et de produits spécifiques aujourd’hui largement reconnus.
Ce grand professionnel a contribué à l’enseignement de l’optique en France auprès des opticiens, des médecins et des orthoptistes qui appréciaient énormément la clarté de son enseignement. « Il a contribué à l’entente parfaite entre les opticiens, les ophtalmologistes et les orthoptistes », affirme Jean-Pierre Meillon. Même après avoir pris sa retraite en 2000, Jean-Pierre Bonnac a continué d'enseigner, aux orthoptistes et dans les formations d'Essilor Academy aux quatre coins du monde.
300 pièces de sa collection seront exposées au Musée de Morez
Le sens du partage, le goût de transmettre, la générosité et la simplicité étaient les grandes qualités de Jean-Pierre Bonnac. Avant de nous quitter, ce grand professionnel a eu le temps de confier à Dominique Meslin sa collection d’instruments d’optique ophtalmique forte de 300 pièces. « Je vais m’occuper de pérenniser cette collection qui sera exposée au Musée de Morez. C’est acté », se réjouit le directeur technique d’Essilor Academy. Une belle façon de rendre hommage à Jean-Pierre Bonnac et de faire vivre sa mémoire à travers sa passion de toujours.
Ses obsèques seront célébrées lundi 27 avril à 13h au Crématorium de Saint Ouen l'Aumône, 35 Avenue de Verdun. Jean-Pierre Bonnac ne souhaitait ni fleurs, ni couronnes, mais sa famille précise qu’un don peut être fait, en son nom, aux Restos du Cœur ou à la Croix-Rouge.
Son rôle de précurseur et de formateur est unanimement reconnu. Esprit brillant et modeste, précurseur et remarquable enseignant, il a fait bénéficier de son savoir et de sa rigueur les opticiens, mais aussi des orthoptistes, et des ophtalmologistes.
Débutants tous les deux, nous nous sommes connus il y 50 ans. Et je garde de lui le souvenir lumineux d’un « sachant » profondément élégant.
J-B Weiss
Merci.
Laura Théron, sa petite-fille
Merci Jean-Pierre,je ne vous oublierai pas.
Chantal Aveque
sur un tableau d'acuité, je fais lire le groupe de lettres 16 dixièmes "NOBAC" á mes clients ... Ceux qui connaissent et utilisent cette échelle d'acuité savent que c'est notre Maître, notre Mentor qui l'a créé et si élégamment signée...
Nous sommes 3 ou 4 a pouvoir revendiquer le titre de "Bébé LISSAC"... dans ma génération ...
Nous avons tout appris dans cette merveilleuse et prestigieuse maison, Georges LISSAC a tout inventé en son temps, le verre organique CR 39, la présentation des montures, non plus en tiroir, mais en "libre choix", les "salons" oú l'on reçoit son client comme chez soi... Mais c'est notre Jean-Pierre BONNAC qui a su réconcilier le métier d'opticien avec celui d'ophtalmologiste et qui a même identifié le triangle des 3 O
" Ophtalmo/Orthoptiste/Opticien" au centre du quel se trouve notre "patient/client"
dans le seul et unique but d'améliorer sa vue !
Il était visionnaire car c'est la seule issue pour notre profession á tous... Les 3 O !!!
Notre métier est de "vendre de La Vue" ... Nous disait-il toujours !
Aujourd'hui, Monsieur BONNAC, nous a quitté et je me sens un "Bébé BONNAC",
C'est grâce à lui qu'au lieu de m'engager dans des études de médecine, j'ai choisi de faire optique, et après des débuts sous son aile rue de Rivoli en 1983, c'est encore grâce à lui et á François LISSAC, que je suis parti aux USA m'occuper de nos magasins MEYROWITZ, et qu'à mon retour, après le décès de François LISSAC, ayant été nommé Directeur Général des Frères LISSAC, il m'a confié la Direction du réseau et du développement de la Franchise LISSAC...
Le Bonheur.. "Vendre du LISSAC" á des Opticiens qui partageaient notre éthique !
Toute sa vie a été dédiée á l'amélioration de la vue et tous les ophtalmos, orthoptistes et opticiens en exercice ou en formation, qui ont eu la chance d'assister à l'une des ses innombrables interventions, conférences, formations ou cours, savent que sans Monsieur BONNAC ils n'auraient jamais exercé leur métier de la même façon !
N'est-il pas le seul opticien á avoir été élevé à la distinction de Membre de la Société Française d'Ophtalmologie (SFO) sans être médecin... !?
L'enfant, le bébé ... Son dada... Il a tout inventé, de la monture FL au nez silicone, unique au monde, au méthode d'adaptation du DF TGOM 38 "tourné" au progressif-enfant, imaginé lors d'un vol retour de New-York... au cours de nos nombreux échanges... Et bien plus tard baptisé [...] pour les presbytes ... l'essai des verres Varilux... grâce á notre lunette d'essai exclusive ... et La Basse-Vision, ce combat, cette obsession qu'il avait d'améliorer le quotidien des personnes atteintes de DMLA...
Chantal, Hervé, Bruno et quelques autres (vous vous reconnaîtrez) je sais que nous avons eu le privilège d'avoir un MENTOR et nous pouvons être fiers d'avoir réalisé, grâce à lui, ce qu'il m'avait confié lors d'un moment de grande complicité, comme vous en avez eu aussi, son "rêve caché"... "Tu as fait, ce que j'aurais dû faire, ouvrir ma propre boutique pour exercer mon vrai métier... celui d'OPTICIEN"!
Mais il a fait bien plus, toute sa vie au service de la VUE, autrement, en partageant avec une générosité exemplaire !
Gilles COMBALAT
LISSAC Opticien Saint-Germain-en-Laye.
Il restera dans notre souvenir comme une grande figure de la profession.
Pensées et prières pour sa famille.
Jean-Paul