Au cours de l'année, il y aura plus d'opticiennes que d'opticiens. Au 1er janvier 2009, 49,5% des 19 893 opticiens diplômés recensés par le ministère de la Santé sont des femmes (voir news en relation). La féminisation de la profession est un phénomène ancien et profond. Depuis 10 ans, les opticiennes représentent deux tiers des effectifs de moins de 25 ans. Pour tenter d'éclairer le phénomène, nous avons cherché des explications auprès de professionnels. Premiers éléments de réponse avec deux directeurs d'école et une opticienne.
Pour Julie Brunsperger, gérante d'un magasin Optic 2000 dans la région de Pau, l'attirance des femmes pour la profession tient aux multiples facettes du métier. "Nous étions 27 filles sur 30 dans ma promotion du Lycée Morez en 1997 ! La plupart d'entre elles a été séduit par l'association des compétences technique, paramédicale et esthétique". "Est-ce que les filles ne sont pas simplement plus attirées que les garçons par l'optique aujourd'hui ?, s'interroge Marlène Lebrati pour expliquer leur prédominance dans les filières de formation. La dimension esthétique et paramédicale du métier pèse sans doute dans leur choix", confirme la Directrice de l'ISO Paris.
L'engouement des femmes dans la filière a bénéficié des changements intervenus dans les années 1980. L'arrivée de machines automatiques notamment a contribué à modifier l'image du métier. "L'atelier est devenu un laboratoire, résume Jean-Paul Roosen, Directeur de l'ICO. Tout en restant technique, le métier fait moins appel à une habilité manuelle typique de l'artisanat". "L'aspect technique est sans doute moins lourd qu'auparavant, abonde Julie Brunsperger. Les machines travaillent, les ateliers sont propres... Rien à voir avec des travaux de force !" Cette évolution a été consacrée en 2000 avec la réduction de 8 à 4 heures hebdomadaires des cours d'atelier technique dans les écoles.
La provenance des étudiants en optique nourrit également le phénomène. "A l'ISO Paris, observe Marlène Lebrati, nous avons 40% d'étudiants issus de pharmacie ou de médecine, et dans ces filières, les étudiantes sont nettement majoritaires". La féminisation des métiers est une tendance de fond de la société, analyse Jean-Paul Roosen. Certaines études ou carrières prestigieuses restent l'apanage des hommes. Inversement, les femmes sont très présentes dans les "étages intermédiaires", à l'image de l'optique. C'est une étape vers l'égalité complète".
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