Le célèbre site Groupon, qui repose sur le principe des achats groupés à prix cassés, s'aventure sur le terrain de la médecine. Depuis quelques mois, certains de ses « deals » concernent notamment des opérations de chirurgie réfractive à prix bradés. Les cliniques qui proposent ces offres ponctuelles espèrent accroître leur patientèle et doper leur notoriété. Ces « deals », nombreux aux Etats-Unis, ont également vu le jour en France : au printemps dernier, des chirurgies réfractives vendues avec plus de 50% de réduction par des cliniques de Nice et Toulon ont ainsi été achetées par une petite vingtaine de clients.
Les professionnels américains s'insurgent
Outre-Atlantique, face au développement de ce procédé et, plus généralement, des publicités axées sur le prix des chirurgies réfractives, les autorités sanitaires sonnent l'alarme. La FDA (Food and Drug Administration, qui régule la santé aux Etats-Unis), vient d'adresser une lettre aux cliniques américaines qui publient des déclarations trompeuses sur le Lasik, en les mettant en demeure de mettre à jour leur matériel publicitaire et promotionnel dans un délai de 3 mois. Elle est soutenue par la Société américaine de cataracte et de chirurgie réfractive, qui estime que « choisir le moins cher des traitements Lasik augmente à coup sûr les risques » liés à l'opération. « Avec la prolifération des offres comme celles de Groupon et de la publicité, les patients recherchent de plus en plus des interventions bon marché, ce qui provoque parfois des résultats désastreux », affirme-t-elle.
Un procédé illégal en France
En France, les professionnels n'ont pas réagi aux « deals » Groupon proposant des chirurgies réfractives à prix cassés. Ils sont en revanche montés au créneau lorsque le site d'achat groupé a vendu, en août dernier, des opérations mammaires à 54% de réduction, dans une clinique belge proche de la frontière française. L'Ordre des médecins a dénoncé cette pratique illégale dans notre pays, où les « cliniques n'ont pas le droit de faire ce type de promotion, purement commerciale ou financière, sur des actes médicaux ». Il a annoncé qu'il exercerait désormais une surveillance accrue sur ce type d'offres, et n'hésiterait pas à sanctionner les médecins qui y participeraient en cas de plainte d'un patient.
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