Naviguer sur Internet, téléphoner à ses amis ou encore écrire un message avec son Smartphone... Ces gestes simples à réaliser pour des valides le sont beaucoup moins pour des personnes en situation de handicap visuel. C'est pourquoi Project Ray, une entreprise qui produit des appareils adaptés aux aveugles et malvoyants, et Qualcomm, société américaine spécialisée dans les technologies mobiles, ont développé un smartphone pour les personnes atteintes de cécité.
Doté d'une interface utilisateur conçue pour naviguer sans la vue, cet outil propose des services basiques comme la téléphonie et la messagerie, mais permet également de surfer en ligne, accéder aux réseaux sociaux, à un baladeur audio et dispose d'une synthèse vocale pour la lecture des messages, des livres ou des magazines. Plusieurs applications ont été développées spécialement pour ce Smartphone, comme par exemple un système d'orientation d'urgence. Pour permettre un accès facilité aux fonctionnalités du téléphone, chaque mouvement de doigt sur l'écran correspond à une action particulière. Son utilisation repose également sur des interactions audio, des retours vocaux ou encore des vibrations.
D'abord testé en Israël, Ray est désormais en vente sur le site de Project Ray pour 450 ou 650 dollars (environ 325 à 470 euros) suivant le modèle. « Aujourd'hui, la plupart des personnes aveugles ou présentant des déficiences visuelles possèdent un simple téléphone 2G, dont ils se servent exclusivement pour passer des appels. En parallèle, elles utilisent toutes sortes de dispositifs spécifiques comme les livres-audio, des outils de navigation, ou encore des lecteurs MP3 à reconnaissance vocale, qui sont des systèmes le plus souvent coûteux », constataient Qualcomm et Project RAY, dans un communiqué de presse publié le 22 octobre 2013.
Souvent sans revenus réguliers et dépendants des aides publiques, beaucoup de malvoyants et d'aveugles sont dans une situation financière critique. L'association de plusieurs outils utiles à leur autonomie au sein d'un même appareil permettrait un plus grand accès aux systèmes adaptés sans renforcer leur précarité. Selon l'OMS, près de 285 millions de personnes présentent aujourd'hui une déficience visuelle dans le monde, dont 39 millions sont aveugles.