Suite à un problème technique indépendant de notre volonté, les 11 premières minutes de notre débat au Silmo2015 : « Le plafonnement des remboursements va-t-il changer le comportement des porteurs ? », n'ont pas été enregistrées par la production TV sélectionnée par les organisateurs du salon. Etaient invités : Gilles Levavasseur, Directeur Général Délégué aux Opérations chez Henner ; Didier Rosset, Opticien indépendant à Chambéry et co-fondateur de l’Association des Opticiens de Savoie ; Marc Guyot, Economiste et Professeur d’Economie à l’Essec ; Anne Marion, Présidente et fondatrice d’Actuarielles. Que les Acuinautes et les intervenants veuillent bien nous excuser de cet incident, premier de l’histoire d’Acuité TV. Retrouvez un résumé du débat ci-dessous et la suite des échanges dans la vidéo ci-dessus.
Notre profession fait l’objet d’un déferlement législatif depuis maintenant plus de deux ans. Après la loi Le Roux, c’est la Loi de financement de la Sécurité sociale pour 2014 qui est venue chambouler le secteur en réformant les contrats de complémentaire santé. Planchers, plafonds, renouvellement limité à deux ans... toutes ces mesures vont-elles bousculer les habitudes des porteurs et avoir un impact économique sur notre marché ?
A en croire nos invités sur le Silmo 2015, rien n’est moins sûr ! Les opticiens ne seraient pas les « grands perdants » de cette réforme par le simple fait que le Gouvernement ait instauré des planchers de remboursement. « On était en train de diminuer très durablement les garanties optiques voire de les supprimer des contrats. Aujourd’hui, les minima assurent aux opticiens des clients et des personnes mieux couvertes, a expliqué Anne Marion, présidente et fondatrice du cabinet Actuarielles. En revanche, ce sont les porteurs qui risquent de voir leur reste à charge augmenter, surtout ceux qui ont de très fortes corrections. Néanmoins pour le professionnel de l’optique, l’impact sera limité. Ce n’est pas parce que le remboursement baisse que la facture baisse. L’assuré a toujours un niveau de reste à charge psychologique qui reste acceptable », a-t-elle estimé.
Aussi, s’il est encore trop tôt pour percevoir des changements durables, cela va avant tout dépendre du positionnement des contrats et de l’adaptation nécessaire ou non des garanties. « On s’attend à une baisse de 5% de nos remboursements et ce sera essentiellement dû à la durée de renouvellement qui a été limitée à deux ans, a estimé sur notre plateau Gilles Levavasseur, directeur général délégué aux opérations chez Henner. Nous gérons avant tout du collectif et des contrats haut de gamme donc le niveau de garantie aura peu d’impact. Rendez-vous dans deux ans pour plus de détails ». Des estimations confirmées par Anne Marion qui, « sur les contrats haut de gamme, observe entre 5 et 7% d’économie avec le remboursement d’une paire tous les deux ans. En revanche, sur le bas de gamme, on pourrait bien assister à des dérives car nous sommes incapables de maîtriser la fréquence de renouvellement », a-t-elle estimé.
Enfin, à l’unanimité, nos invités ont pointé du doigt « le travail bâclé » du Gouvernement. Les niveaux de garanties définis « sont bien plus grossiers que ceux définis par nos réseaux de soins, avec des planchers bien au-dessus des besoins et des plafonds insuffisants », selon Gilles Levavasseur. « L’objectif poursuivit va totalement à l’encontre de la notion même de mutualisation des risques », a continué Anne Marion. Enfin, pour Marc Guyot, économiste et professeur d’économie à l’Essec, « c’est une mesure purement politique qui n’a pas pris en compte l’impact réel sur les porteurs, les opticiens et les assureurs ».
Vous pouvez regarder la suite du débat enregistré lors du Silmo 2015 dans la vidéo ci-dessus.
Cependant, il est effectivement probable que ces valeurs n'aient que peu d'impact sur les achats, les personnes bénéficiant de contrats plus généreux que les maxima imposés ayant généralement des revenus élevés et des exigences hautes, ils accepteront le RAC imposé, la limite de PEC sur les montures ne jouera certainement pas non plus car dans les lunettes c'est l'achat de la monture qui relève du plaisir et donc accepte facilement le RAC, alors que l'achat des verres, imposé, est considéré comme devant être pris intégralement en charge par les amétropes.