Pour la première fois hier, jeudi 25 octobre, Carl Zeiss Vision présentait une table ronde sur le thème « Les Ocam parlons-en... ». En présence de Jean-François Tripodi, directeur général du réseau ouvert Carte Blanche, Jean-Luc Sélignan, PDG d'Optic Libre, et d'Erwan Le Fur, journaliste à 60 millions de consommateurs, le verrier a voulu apporter un éclairage aux opticiens présents lors de cette conférence. « Aujourd'hui, les Ocam ont un impact grandissant sur le marché et sont le principal payeur des frais d'optique*, a souligné Nicolas Sériès, PDG de Carl Zeiss Vision France. Nous voulons être facilitateur pour tous ces interlocuteurs dans un esprit de dialogue afin de préserver l'intérêt des porteurs et celui des opticiens ».
« Les réseaux deviendront incontournables »
Abordant la question de la proposition de loi récemment déposée par le groupe socialiste et soutenue par le gouvernement, Jean-François Tripodi a estimé que « les réseaux deviendront incontournables. Aujourd'hui nous n'en sommes qu'au début du mouvement. La vraie question à se poser est : est-il humainement correct de pratiquer une différenciation des remboursements ? » Pour Jean-Luc Sélignan, « c'est le pragmatisme qui doit guider les choix de l'opticien ». Partisan d'une collaboration avec les Ocam mais sous conditions, il considère toutefois qu'il est « suicidaire pour un opticien de réaliser exclusivement son chiffre d'affaires grâce aux flux générés par un ou des réseaux fermés. Dans ce cadre, la parole de la mutuelle est plus forte que celle de l'opticien. Face à cela, on ne peut avoir qu'un seul argument : l'aliénation de la liberté du consommateur ».
Selon Erwan Le Fur, " le marché est difficile à appréhender pour le client. Les réseaux de soins s'imposent aujourd'hui comme régulateurs. A condition que ce soit fairplay et que les opticiens soient épargnés, je pense que ça va dans le bon sens pour le porteur ». Pour conclure, Jean-François Tripodi a soutenu que « les réseaux fermés n'existent que parce que les opticiens y adhèrent. La balle est aussi dans votre camp. Vous avez plus d'intérêts à faire exister les réseaux ouverts. Ce sont eux qui garantissent la qualité des produits tout en permettant à l'opticien d'apporter son professionnalisme et ses services aux porteurs ».
Du côté de Carl Zeiss Vision, Nicolas Sériès s'est dit opposé au fait « d'imposer des produits en fonction des prix. Nous essayons de tout faire pour tirer le secteur vers le haut et apporter des recommandations. Pour l'avenir, l'opticien doit optimiser sa gestion et nous sommes là pour vous aider à prendre ce virage. Vous restez décideurs ».
*Selon les Comptes nationaux de la santé, les Ocam prennent en charge environ 50% des dépenses d'optique en France.
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