Dans son numéro de décembre, le magazine Que Choisir se penche sur le marché des prothèses auditives. Sous le titre "Les malentendants se font entendre", le mensuel informe ses lecteurs de l'obligation pour les audioprothésistes de "faire désormais la distinction entre le prix de l'appareil et celui de la prestation". Prestation qui comprend "adaptation, réglages, suivi du patient pendant toute la durée de vie de la prothèse, soit une moyenne de cinq ans", précise Que Choisir.
Interpellé par certaines associations de malentendants, le ministère de la Santé a en effet fixé, par Arrêté du 31 octobre 2008, un "modèle de devis normalisé d'appareillage auditif". Ce devis doit présenter le prix de l'appareil et de ses accessoires, puis celui de la prestation d'adaptation, qui reste toutefois "indissociable de l'appareil proposé". Le détail du contenu minimal de la prestation doit être joint en annexe du document.
"Cette mise à plat des tarifs devrait permettre de mieux faire jouer la concurrence entre les enseignes" estime Que Choisir, qui rappelle que "le prix moyen des appareils auditifs est nettement plus élevé que chez nos voisins européens". Le magazine se fait enfin l'écho d'associations déplorant que "l'achat de l'appareil et la maintenance de celui-ci restent, selon la loi, obligatoirement indissociables". Ainsi, le client venant à déménager ne pourrait changer de prestataire, sauf à renouveler son appareillage.
Des arguments que réfute Benoît Roy, Président de l'Unsaf (Union Nationale des Syndicats des Audioprothésistes Français), que nous avons pu joindre par téléphone. "La transparence souhaitée par le ministère va conduire à d'autres distorsions. Le prix de l'appareil pourra être modulé au sein d'offres globales identiques. Le consommateur risque de s'y perdre". Benoît Roy rejette également l'exemple du déménagement évoqué par Que Choisir. "Dans ce cas, chaque professionnel dispose d'un réseau de confrères prêts à prendre le relais", indique-t-il.
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