Selon une étude réalisée par la société Eurostaf, le marché de l’optique-lunetterie en France entre dans une phase de consolidation. Si, en 2005, ce secteur a progressé de 2,7%, la croissance ralentit depuis 2003, sous l’effet certes d’une stagnation du pouvoir d’achat des ménages, mais aussi "sous celui des offensives promotionnelles des enseignes qui affectent les ventes en valeur, du déficit en nombre des ophtalmologistes freinant la consommation et de l’évolution erratique des ventes de solaires" souligne cette enquête.
Dans ce marché aujourd’hui arrivé à maturité, et face à la saturation du réseau de distribution, "les entreprises doivent trouver des relais de croissance" nous a expliqué Nicolas Boulanger, le consultant en charge de cette étude.
Ainsi, les enseignes devraient poursuivre le recrutement d’opticiens indépendants, la création de points de vente ex nihilo étant trop onéreuse.
Autre phénomène à prévoir : l’internationalisation des réseaux. "Il existe dans ce secteur très peu de groupes européens de stature internationale. Des entités transnationales vont se constituer, les stratégies se mettent déjà en place" annonce Nicolas Boulanger.
Suite au renforcement de la pression concurrentielle au cours des prochaines années, l’étude prévoit que "les positions des indépendants et des réseaux mutualistes continueront à s’éroder malgré leurs atouts". Les indépendants ne sont cependant pas amenés à disparaître : "certains ont la volonté de rester indépendants. Leur capacité à recruter de nouveaux clients est limitée face à la puissance publicitaire des grandes enseignes, mais ils bénéficient d’un taux de fidélisation de la clientèle élevé, d’une image favorable auprès de la clientèle senior et peuvent toujours adhérer à une centrale d’achat qui leur permet de rester concurrentiels". Les mutualistes ont quant à eux des difficultés à trouver des emplacements de choix et se voient remettre en cause leurs avantages concurrentiels historiques par les autres réseaux (généralisation du tiers-payant, développement des enseignes discount…), mais ils bénéficient d’une base de clientèle récurrente et captive, avec un taux de fidélisation important, notamment dans la fonction publique.
Quant aux enseignes discount, Nicolas Boulanger considère que celles-ci ne représentent pas, pour l’heure, une vraie menace pour les indépendants et les autres réseaux : "elles ont du potentiel mais en France, il est encore très difficile pour un non technicien de se présenter comme un opticien" conclut-il.
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