Consommation en crise ou crise de la consommation, s'interroge l'IFM (Institut français de la mode) dans une note de conjoncture. La consommation d'articles de mode a reculé de 5 à 7% en valeur au mois de décembre, après avoir enregistré une chute de 2,7% sur les 11 premiers de mois de l'année. Il faut remonter aux années 1994-1995, rappelle l'IFM, pour constater un recul d'une ampleur comparable. Le volume des achats a diminué dans un contexte marqué par la baisse des prix, pourtant favorable à l'accumulation de "bonnes affaires". L'heure ne semble plus à la "fast-fashion" (mode peu chère et jetable), mais à des arbitrages plus rigoureux où la notion de prix juste n'empêche pas la montée en gamme. Les périodes de crise sont aussi propices à l'émergence de nouveaux modes de consommation, suggère l'IFM.
"Demain, les consommateurs pourraient continuer à acheter moins tout en réorientant leurs achats vers des produits plus qualitatifs, d'un prix plus élevé mais d'une durée de vie supérieure", analyse Gildas Minvielle, Responsable de l'Observatoire économique de l'IFM. "S'il serait prématuré de considérer que la slow-fashion est en passe de détrôner la fast-fashion, la cohabitation des deux rythmes devrait s'affirmer". Une partie des consommateurs se tourne ainsi vers une consommation "moins boulimique et plus porteuse de sens". Cette clientèle est notamment sensible à tout ce qui promet d'allonger la durée de vie d'un produit : renommée de la marque, garantie et service après vente, qualité des matériaux employés. La modularité et l'adaptabilité d'un produit dans le temps sont en ce sens d'autres facteurs de choix.
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