Si les pouvoirs publics s'inquiètent de la baisse démographique des médecins en zone rurale, ils s'intéressent moins à la situation des autres professionnels de santé installés dans ces régions. Le sénateur socialiste Jean-Luc Fichet a ainsi voulu attirer l'attention du gouvernement sur celle des opticiens "de campagne". Dans une question orale en date du 17 mars, l'élu du Finistère a alerté le secrétaire d'Etat chargé du Commerce sur "les difficultés de certains commerces d'optique, tout particulièrement en milieu rural, face à la politique de conventionnement des complémentaires santé".
Le sénateur attend des "solutions précises"
Rappelant les principes des réseaux fermés mis en place par certaines complémentaires santé, "qui limitent leur accès à un nombre restreint de professionnels par zone géographique", Jean-Luc Fichet estime que "la situation concrète mérite que le gouvernement apporte des solutions plus précises" que celles énoncées par l'Autorité de la concurrence dans son avis du 28 septembre 2009. Celui-ci se s'oppose pas au principe des réseaux fermés mais reconnaît que ceux-ci "peuvent constituer le support de pratiques ayant pour effet d'exclure certains professionnels du marché".
La survie des "magasins de campagne" menacée ?
Le sénateur affirme que "certains opticiens, tout particulièrement dans les communes rurales, sont confrontés à un effet cumulatif de réseaux importants dont ils sont exclus". Il cite l'exemple concret de l'opticien de la commune de Lanmeur, "qui ne peut bénéficier d'un conventionnement ni avec Groupama, ni avec la MGEN, ce qui réduit terriblement son chiffre d'affaires et met véritablement sa survie en question". Jean-Luc Fichet, qui souligne également les conséquences en matière d'accès aux soins des habitants des zones rurales, demande au secrétaire d'Etat chargé du Commerce "quelles réponses pourraient être apportées pour que ces commerces de proximité ne disparaissent pas". Celui-ci n'a pas encore répondu à cette sollicitation.
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