Dans un peu plus d'un mois, toutes les entreprises devront proposer à leurs salariés une complémentaire santé d'entreprise. Résultant de l'Accord National Interprofessionnel (ANI), cette mesure s'installe progressivement : 70% des collaborateurs en ont déjà entendu parler contre 55% en mars dernier et 93% des patrons reconnaissent être avertis (contre 82%), selon un récent sondage Viavoice pour Harmonie Mutuelle, Le Figaro et France Info*.
Meilleurs remboursements des soins ou charges supplémentaires pour les salariés ?
Globalement, les salariés en attendent de meilleurs remboursements des soins (63%). De leur côté, les chefs d'entreprises y voient plusieurs avantages comme l'amélioration de la productivité/performance avec moins d’absentéisme et plus d’implication (20%) ou encore une amélioration du bien-être dans l’entreprise (15%). En revanche, 36% d'entre eux estiment qu’il s’agit surtout d’une charge supplémentaire imposée aux salariés. Une opinion partagée par 32% des salariés sondés.
La santé, un enjeu pour l'entreprise
Autre enseignement de cette étude : 80% des salariés et 82% des dirigeants interrogés estiment que l'entreprise a un rôle à jouer pour « contribuer à la bonne santé de ses salariés ». Un taux qui monte même à 87% des salariés de grandes entreprises (plus de 250 salariés) et 100% des dirigeants d’entreprises de plus de 50 salariés. Auprès de l’ensemble des entreprises donc, et de manière d’autant plus « naturelle » dans les entreprises disposant de suffisamment de moyens humains et financiers pour répondre à cette attente, l’entreprise se doit d’être, certes à sa juste place et à sa manière, au service de la santé des collaborateurs.
Ces actions de santé sont par ailleurs de plus en plus impactantes, notamment sur :
- l’ambiance de travail, pour 82% des dirigeants ;
- la situation économique de l’entreprise, pour 73% des dirigeants ;
- la productivité, pour 71% des salariés et 76% des dirigeants.
C'est pourtant tout l'inverse : cette mesure enterre le contrat social que représentait la Sécu. Cette loi que le gouvernement veut faire passer pour un "marqueur social" va au contraire confirmer ce que les assurances santé avaient commencé à imposer : une démutualisation et une privatisation de la santé pour sa part la plus rentable (la population active). Le reste de la population aura de plus en plus de mal à se soigner en dehors du remboursement sécu. Les soins les plus lourds resteront financés par la sécu sans profiter des cotisations de la population active ce qui creusera encore plus le trou de la Sécu. BRAVO à nos politiques sans envergure et sans vision à long terme!