L’obligation faite à toutes les entreprises de proposer à leurs salariés une complémentaire santé n’aura qu’une très faible conséquence positive sur l’accès aux soins des Français. La mesure ne devrait réduire que modérément le nombre de personnes non couvertes par une complémentaire, selon une étude de l'Institut de recherche et documentation en économie de la Santé (Irdes) publiée le 7 juillet.
S’appuyant sur une simulation, ses auteurs estiment que le taux de personnes ne disposant pas d’une couverture complémentaire en santé passerait de 5% en 2012 à 4% après la généralisation des contrats collectifs. « La non-couverture resterait toujours plus élevée pour les populations les plus fragiles, c'est-à-dire les chômeurs, les plus précaires et les plus malades », souligne le document. Dans un second scénario, en tenant compte de la portabilité pour les chômeurs de moins d'un an (durée pendant laquelle un ancien salarié peut bénéficier de sa couverture collective, étendue de 9 à 12 mois, ndlr), le taux de non-couverture descendrait à 3,7%.
Aussi, la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise ne suffira pas à « éliminer les inégalités sociales face à la couverture » santé, d'autant que les prix des contrats individuels risquent d'augmenter. Les auteurs de l'étude rappellent ainsi « l'importance des autres dispositifs mis en place pour améliorer l'accès à la complémentaire santé des ménages les plus pauvres », comme la CMU-C (Couverture Maladie Universelle Complémentaire) et l'ACS (Aide à la Complémentaire Santé). Cette dernière a d’ailleurs fait peau neuve au 1er juillet dernier, avec l'entrée en vigueur de nouveaux contrats et l'extension du tiers payant à ses bénéficiaires.
Dans notre secteur, selon un récent sondage d'acuite.fr ayant réuni 514 participants, seulement 28% des acuinautes disent bénéficier d'une complémentaire santé d'entreprise. Face à l'échéance du 1er janvier 2016, 12% de nos sondés l'ont mise en place récemment quand 20% attendent une recommandation de branche et 40% estiment que ce n'est pas une priorité.