Hier soir, à 20 heures, le JT de France 2 a consacré un reportage aux dépassements d'honoraires des médecins spécialistes. Sous le titre "Le pillage des mutuelles", l'enquête dénonce les tarifs "à géométrie variable" des praticiens qui "alignent leurs honoraires sur les tarifs des mutuelles". Parmi d'autres spécialités, les reporters de France 2 ont choisi de se rendre en caméra cachée dans une clinique d'ophtalmologie. Venu pour une opération de la cataracte, le "patient" se voit expliquer que l'établissement "facture en fonction de la mutuelle".
Le reportage rappelle que s'estimant lésées par les dépassements, l'assurance maladie et les complémentaires incitent désormais les patients à négocier les tarifs. On y voit Frédéric Cosnard, Directeur médical Santéclair, et son équipe encourager les patients dans leurs tractations avec les différents spécialistes. Daniel Lenoir, Directeur général de la Mutualité française, indique pour sa part que le montant du dépassement est in fine répercuté sur celui des cotisations. Le docteur André Desoeur, Conseiller médical à l'Ordre des médecins, s'oppose à l'affichage des prix en dehors du cabinet, en évoquant les possibles dérives publicitaires.
Rappelées à l'ordre par le Conseil d'Etat, les spécialités médicales ont généré 2 milliards d'euros de dépassement en 2005, chiffre qui a doublé en l'espace de 10 ans. Prévue initialement dans la loi "Hôpital, patients, santé, territoire" (HPST), la limitation des dépassements d'honoraires sera débattue par voie conventionnelle. Les sénateurs ont en effet renoncé à cette disposition lors de sa discussion le 12 mai dernier. Adoptée par l'Assemblée nationale en mars, la mesure prévoyait qu'"afin de remédier à une difficulté d'accès aux soins, un établissement de santé puisse être assujetti à garantir, pour certaines disciplines ou spécialités et dans une limite fixée par décret, une proportion minimale d'actes facturés sans dépassement d'honoraires".
Après avoir dénoncé les "pratiques opaques" des opticiens, les médias s'attaquent désormais aux "dépassements volontaires" des ophtalmologistes. Cliquez ici pour voir le reportage de France 2, qui débute après 20 minutes de JT.