Le Groupe All tient actuellement son 1er congrès national à Paris. Devant plusieurs centaines d'opticiens adhérents, il a réaffirmé hier 18 mars, par la voix de sa présidente Stéphanie Dangre (en photo), son hostilité aux pratiques de certaines complémentaires santé qui mettent en place des réseaux fermés. Celle-ci est également revenue sur les actions mises en place pour informer le consommateur des conséquences de ces réseaux.
"Les réseaux remettent en cause la santé visuelle des porteurs"
« Le Groupe All a pris le sujet à bras le corps. Force est de constater que la profession est toujours divisée sur le sujet. C'est pour cela que nous avons commencé à donner des réponses en interne, puis créé le Casopi, et enfin un collectif regroupant les acteurs impliqués sur ce dossier. Celui-ci a fait réaliser un Baromètre des Ocam par le cabinet indépendant Gallileo Business Consulting, qui permet à nos opticiens d'informer leurs clients de manière objective », explique Stéphanie Dangre. Ce baromètre compare 11 complémentaires santé qui utilisent le système des réseaux, sur 6 thématiques : niveaux de remboursement en optique, liberté de choix de l'opticien, respect des prestations avancées, liberté de choix des produits, transparence des informations délivrées et respect de la confidentialité des données de santé. La moyenne des notes obtenues est médiocre : entre 0,9/5 et 2,6/5. « Nous constatons que les réseaux fermés remettent en cause le rôle de professionnel de proximité de l'opticien, son devoir de suivi médical envers ses clients. Ils remettent aussi en question la santé visuelle des porteurs en raison de la restriction de l'offre, et génèrent parfois une communication trompeuse sur les baisses de prix avancées », analyse Maher Kassab, PDG de Gallileo Business Consulting.
Une information objective bien perçue par le consommateur
Ce baromètre a permis l'élaboration d'outils pédagogiques que les opticiens peuvent utiliser pour communiquer auprès de leurs clients. La plaquette 3 volets intitulée « Comment bien choisir sa complémentaire santé ? » a déjà donné "d'excellents retours". "Elle est très bien perçue par le consommateurs", se réjouit Stéphanie Dangre. Un site internet, Optique-remboursement.fr, complète le dispositif. Par ailleurs, une enquête réalisée auprès de 1 138 porteurs de lunettes, qui révèle que 84% des porteurs sont hostiles ou réticents au principe des réseaux, a été communiquée à la presse grand public, qui l'a relayée dans des articles et reportages.
« C'est une vrai force pour vous de savoir, dans votre magasin, quelles sont les limites de chaque Ocam. Nous avons découvert que les complémentaires santé sont elles-mêmes peu informées sur votre métier. Il faut les rencontrer, pour peser sur le devenir de la profession. Votre mission, c'est créer la satisfaction des consommateurs. Il ne faut pas oublier que la mise en place de réseaux coûte cher et que de nombreux Ocam hésitent à s'y lancer. Si les consommateurs sont majoritairement contre, elles renonceront », souligne Stéphanie Dangre.
Voir aussi notre interview TV : Les Ocam et leurs réseaux : perspectives, risques et solutions, par Gilles Oster, consultant spécialisé.
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