La polémique continue d'enfler autour de la généralisation de la complémentaire santé et de la réforme des contrats solidaires et responsables. Après les syndicats, les industriels de notre secteur et les Ocam, les courtiers d'assurances montent également aux créneaux. La Chambre Syndicale des Courtiers d'Assurances (CSCA) juge en effet qu'avec cette réforme, le Gouvernement risque de « brader » la couverture santé des Français.
Plus précisément, les assureurs contestent eux aussi « la diminution des niveaux de couverture en matière de dépassements d'honoraires, en dentaire et en optique », qu'ils estiment « à l'opposé des besoins réels des assurés, notamment des plus malades ». Dénonçant la « seule logique comptable » du Gouvernement, la CSCA constate « que la réforme des contrats responsables, telle qu'elle est prévue, est une très mauvaise nouvelle pour les assurés qui verront leur reste à charge augmenter immédiatement et de façon importante ».
En effet, les contrats collectifs offrant souvent de meilleures protections que les contrats individuel, la CSCA craint de voir les couvertures collectives révisées à la baisse, augmentant ainsi le reste à charge pour les familles. De surcroît, regrette la CSCA, les malades « les moins aisés devront renoncer à certains soins (...). Les autres, prévoit-elle, pourront souscrire à une sur-complémentaire individuelle et facultative beaucoup plus chère et lourdement taxée », notamment si le salarié avait un contrat individuel auquel il a dû renoncer pour adhérer au contrat collectif de son entreprise...
Faisant écho aux critiques formulées (lire nos news en relation) par les acteurs de l'optique, la Chambre Syndicale des Courtiers d'Assurances redoute à terme une « baisse généralisée de la couverture santé des Français, une paupérisation des ménages et la mise en cause de la cohésion sociale dans l'entreprise, avec comme conséquence l'émergence d'une médecine à deux vitesses ». La CSCA demande enfin au Gouvernement « d'arrêter de tromper les assurés en leur promettant qu'il n'y aura pas de baisse de leurs remboursements et de les laisser être les acteurs responsables de l'évolution de leur propre complémentaire santé en entreprise, en fonction de leurs besoins. »