Si l'ensemble de la filière optique ne semble guère douter des limites du commerce en ligne, un récent avis prospectif d'IBM sur l'avenir de la distribution va achever de convaincre ceux qui en doutent. Chaque année IBM détaille cinq tendances qu'il anticipe pour les cinq années à venir : dans le domaine de la santé, de l'éducation, de la sécurité, de l'urbanisme et de la distribution.
Sur ce dernier thème, c'est un mouvement plutôt surprenant qui nous est annoncé. Car contrairement à ce que beaucoup pensent à savoir la disparition des commerces au profit d'internet... IBM prévoit au contraire que le magasin sera demain un lieu incontournable pour le consommateur. Il retirera de son achat beaucoup plus de satisfaction qu'il n'en obtient aujourd'hui à travers l'acte désincarné que représente l'achat en ligne aujourd'hui.
Dans cette perspective d'évolution, les points de vente ne feront pas l'impasse sur l'informatique, bien au contraire. Pour Sima Nadler, la chercheuse d'IBM spécialisée dans le commerce qui a rédigé cette note prospective, les dernières innovations technologiques viendront enrichir la visite chez le commerçant. Lunettes à réalité augmentée de type Google glass, outils de géolocalisation ou smartphones permettront de guider le client chez les bons commerçants qui lui proposeront les bons produits. Déjà, une étude de Capgemini en 2011 pointait la naissance de ce e-consommacteur, équipé de smartphone. En 2013, GFK estime qu'il s'en est vendu plus de 15 millions en France. Cet outil, et plus largement la connexion permanente à internet est utile dans les achats quotidiens mais déterminera l'arbitrage du client dans le choix du magasin. Selon Cap Gemini : « 88% des consommateurs se déclarent plus disposés à choisir une enseigne qui leur permet d'interagir via le web, un dispositif mobile ou en libre-service. Les clients veulent réaliser les achats selon leurs conditions, et non pas selon celles du distributeur ».
Bien entendu, les informations pertinentes seront également issues du traitement des données, connues sur ce client du futur. Données recueillies lors de sa fréquentation des réseaux sociaux, de ses visites sur les sites en ligne ou par sa géolocalisation. Dernier apport de cette exploitation des « big data », le client sera sûr et certain de se rendre dans un magasin où le produit convoité sera en stock. Et pour le magasin, mieux connaître le client grâce à ces données, c'est aussi l'assurance de pouvoir livrer avec une efficacité accrue.
Dans cette configuration prospective, notre filière n'est pas en retard. La complémentarité entre magasin ayant pignon sur rue et internet est déjà un modèle éprouvé avec le principe du drive to store, des enseignes Krys, Optical Center ou Optic 2000 ou encore les services proposés par Evioo ou Easy-verres.