En 2012 au plus tard, toutes les professions paramédicales seront intégrées au système LMD (Licence - Master - Doctorat). Les opticiens n'y feront pas exception : à cette date, le diplôme d'exercice de la profession sera ainsi reconnu au niveau licence. L'entrée dans ce dispositif implique par ailleurs la reconnaissance, à terme, d'un master et d'un doctorat d'optique, auxquels tous les diplômés pourront accéder moyennant des années d'études supplémentaires.
"Le titre d'exercice, à savoir le BTS OL, sera reconnu au grade bac +3, même si pour l'heure il se déroule en 2 ans. Car ce qui compte, ce n'est pas le nombre d'années d'études mais le nombre d'heures d'enseignement" nous a expliqué Alain Gerbel, Président de la Fnof, qui représente la profession au sein du Haut Conseil aux professions paramédicales. Les futures coopérations entre les professionnels de santé, souhaitées par le gouvernement, impliqueront cependant une "amélioration du niveau de compétences des paramédicaux". "Les opticiens devront acquérir de nouveaux savoirs, et je pense que l'on s'orientera à terme vers un BTS en 3 ans".
Selon Alain Gerbel, les titulaires des futurs master et doctorat d'optique ne se verraient pas confier des prérogatives supplémentaires dans le cadre des partages de compétences. "Le but de ces réformes est de tirer toute la profession vers le haut, d'emmener tous les opticiens au même niveau d'excellence. Le grade licence sera donc le seul nécessaire à l'exercice. Les titulaires du master et du doctorat ne seront pas des ‘super-opticiens' mais auront un autre métier : ces diplômes supérieurs serviront à la formation, à la recherche, à l'industrie, mais pas à l'exercice" prévoit le Président de la Fnof.
Ces réflexions ont fait l'objet d'une mission confiée à Michelle Bressand, conseillère auprès du Ministère de la Santé. Ses membres ont rédigé, après consultation d'une quarantaine de paramédicaux (dont Alain Gerbel), un rapport présentant les pistes d'évolution des compétences et de la formation des professionnels de santé. Selon nos confrères d'Espaceinfirmier.com, qui se sont procurés le document, celui-ci "recommande de développer les mêmes obligations pour tous les professionnels paramédicaux qui s'engageront dans des pratiques avancées". Ces obligations consisteraient en une expérience professionnelle de trois années minimum dans le domaine ou la spécialité, à laquelle s'ajouterait un dossier comportant les évaluations professionnelles et l'avis des supérieurs hiérarchiques, ainsi qu'une formation spécifique. Cette dernière devrait faire l'objet d'une validation en master 1 (bac +4) ou master 2 (bac +5). De fait, "tous les professionnels paramédicaux devront avoir accès au niveau master" précisent les auteurs.
Les premières professions paramédicales qui intégreront le dispositif LMD sont les infirmiers, kinésithérapeutes et orthophonistes. Ces réformes entraîneront les autres branches, dont l'optique, mais la date de mise en oeuvre pour notre secteur n'est pas encore arrêtée.
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