Dans un avis rendu le 7 juin dernier, l'Autorité de la concurrence estime que les échanges d'informations échangées entre les syndicats membres du CIO (Conseil interprofessionnel de l'optique) ne contreviennent pas aux règles en vigueur. Le "gendarme" avait été saisi par l'UDO (Union des opticiens), qui souhaitait recueillir son avis sur la conformité aux règles de la concurrence de cet organisme, qui a pour but "l'étude et le suivi de toutes questions présentant un intérêt collectif partagé par les fabricants et les opticiens, notamment pour favoriser la technique, le développement, la normalisation et la valorisation des produits optiques. Elle a en particulier pour objet l'étude de procédés d'échanges de données informatisées facilitant les transactions dans la filière optique et avec les tiers".
Pas d'informations relatives aux stratégies des entreprises
"Les échanges d'informations organisés par le CIO peuvent conduire les syndicats professionnels à communiquer leurs propositions en matière de normalisation et de dématérialisation des transactions relatives à la commercialisation des produits optiques, particulièrement en ce qui concerne les données pouvant être communiquées par les opticiens aux Ocam. De tels échanges ne paraissent pas porter sur les données stratégiques permettant d'identifier la politique et la stratégie commerciales de telle ou telle entreprise. Il ne ressort pas que ces échanges aient lieu de manière systématique et sur la base d'une périodicité rapprochée, ce qui réduit les possibilités pour les entreprises susceptibles d'avoir accès aux informations échangées de les utiliser, notamment en vue d'éliminer ou de restreindre l'incertitude sur la stratégie commerciale de leurs concurrents" déclare l'Autorité de la concurrence.
Elle estime en outre que le CIO "ne paraît pas, par les échanges d'informations qui résultent de son activité, s'immiscer dans les relations commerciales entre opérateurs du marché de l'optique. Il n'apparaît donc pas que le CIO soit susceptible d'excéder sa mission d'information, d'assistance, de conseil à l'égard de ses adhérents et de défense des intérêts collectifs des professionnels du secteur de l'optique".
Seule l'UDO ne participe pas au CIO
Le CIO a été créé en 2007 par la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France, le SynOpe (Syndicat des opticiens sous enseigne) et le Gifo (Groupement des industriels et fabricants de l'optique), sous l'impulsion de Guy Charlot, dans le but de fédérer tous les protagonistes du secteur pour répondre aux nouveaux défis de la filière de santé visuelle. L'UDO n'avait pas souhaité y participer, estimant alors la création du CIO trop "précipitée" et éventuellement "susceptible d'être exposée à des poursuites pour entrave à la libre concurrence". Par la suite, le Synom (Syndicat national des centres d'optique mutualistes) et le Casopi (Syndicat des centrales d'achat au service des opticiens indépendants) ont rejoint l'association interprofessionnelle.
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