Les salves médiatiques contre la profession continuent. Le Nouvel Observateur paru aujourd'hui 17 juin consacre une page entière aux "incroyables profits des marchands de lunettes". Revenant sur les amendes infligées à un opticien de Perpignan pour "tromperie sur la marchandise" et au groupe Alain Afflelou pour les fraudes aux mutuelles pratiquées par certains franchisés, l'article souligne que "les factures ajustées en fonction du remboursement des mutuelles, les ventes d'équipements inutiles (verres antireflets pour les enfants, plus amincis que nécessaire...) et autres tromperies sur la marchandise seraient des pratiques très courantes".
"Un modèle à bout de souffle"
"Jusqu'ici les mutuelles laissent les opticiens réaliser des marges incroyables sur les lunettes : 63% en moyenne !" écrit la journaliste Nathalie Funès, qui ajoute que "cet âge d'or touche peut-être à sa fin". Une perspective corroborée par Caroline Touzier, directrice des réseaux de soins de Santéclair : "Les dérives et les abus se sont multipliés car le secteur n'est ni encadré ni contrôlé par la Sécurité sociale. Le modèle, maintenu artificiellement par les systèmes de remboursement, est aujourd'hui à bout de souffle" relève-t-elle.
Un marché "énorme" pour les lunettes sur Internet
La fin de cet "âge d'or" serait due à la crise, mais aussi aux mutuelles qui "sont de plus en plus sourcilleuses sur les prestations, comme en témoigne le projet Kalivia" précise le magazine. Internet serait "également en train de bousculer la donne". Il cite l'exemple d'Happyview et ses prix "quatre fois inférieurs à ceux de la distribution classique grâce à des marges réduites de moitié", soulignant au passage le lancement cette semaine de Confortvisuel, un nouveau site Internet du même type. "Le marché est énorme : 3 millions de Français sans mutuelle n'ont pas les moyens de s'offrir des lunettes" conclut la journaliste.