Lors du 125e congrès de la société Française d’Ophtalmologie (SFO) s’est déroulé le symposium de la Fondation Krys Group. L’occasion pour le Pr. Nicolas Leveziel, chef du service ophtalmologie au CHU de Poitiers, de présenter les premières données de prévalence de l'étude épidémiologique sur la myopie, initiée en 2016.
Cette enquête s'appuie sur l'analyse des informations anonymisées collectées depuis 5 ans par 696 magasins Krys Group auprès de 4 millions de clients. Ainsi, les réfractions de 2 700 000 adultes et 500 000 enfants ont été analysées. « Les fréquences calculées sont ensuite rapportées à la population générale française via un facteur de correction, afin d'établir une représentation la plus fidèle possible », précise la coopérative.
La myopie se développe en France
Parmi les enseignements à retenir de cette étude : 20,48% des enfants de 0 à 18 ans sont myopes, un chiffre qui monte à 37% chez l'adulte.
Dans le détail, la myopie faible concerne 20,5% des moins de 18 ans. L'hypermétropie qui touche 13% des adultes, est présente chez 5,4% des enfants qui portent une correction optique. Elle pourrait cependant être sous-évaluée à ce stade de l'étude, les hypermétropes ne ressentant pas systématiquement le besoin de recourir à une correction optique. Quant à la presbytie, sa prévalence est évaluée à 58% après 40 ans.
Le Pr. Nicolas Leveziel, chef du service ophtalmologie au CHU de Poitiers
« Ces données préliminaires sur la myopie, en accord avec les méta-analyses européennes sur le sujet, suggèrent que la France et ses voisins européens sont bel et bien touchés par l'accroissement de ce trouble visuel au sein de leurs populations. Certains facteurs correctifs sont toutefois encore à effectuer », estime le Pr. Leveziel. Pour le chef du service ophtalmologie au CHU de Poitiers, certains facteurs correctifs sont encore à effectuer d’ici à la fin de l'étude, prévue pour 2022, afin d'améliorer encore l'extrapolation des résultats à la population générale.
Ce symposium qui avait pour thématique principale « les nouvelles prises en charge des amétropies », a réuni près de 150 participants. Il était présidé par le Pr. Jean-Paul Renard et animé par un comité scientifique de renom composé, du Pr. Dominique Bremond-Gignac, du Dr. Florence Malet et du Dr. Catherine Albou-Ganem.