La découverte d'un second gène muté à l'origine du glaucome congénital chez la souris met les scientifiques sur la voie d'une nouvelle piste thérapeutique chez l'homme. Rappelons qu’en France, on trouve 650 000 patients traités, soit 2% des Français, et plus de 400 000 personnes atteintes de glaucome méconnu du fait de l’absence de signes fonctionnels évocateurs avant un stade très tardif.

Les recherches du professeur Simon John et de ses collègues de l’Institut médical Howard Hugues (USA) ont permis de découvrir que le gène Cyp1B1, responsable du glaucome, interagissait avec un autre gène appelé Tyr. Les chercheurs ont remarqué que des souris albinos à qui il manquait pourtant le gène Cyp1B1 étaient plus sévèrement touchées que les souris non-albinos. L’absence ou la présence de pigmentation serait donc liée à la gravité de la maladie.Après une série de croisements de leurs souris, les chercheurs américains sont parvenus à identifier le gène responsable de ce fait. Il s’agit donc de Tyr, un gène qui code pour une enzyme tyrosinase régissant la catalyse d'un pigment précurseur, la L-Dopa.
La L-Dopa est un médicament connu des chercheurs, utilisé pour soigner les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. L’équipe de scientifiques envisage des suites optimistes aux travaux, bien qu’ils tiennent à rester prudents : « La L-Dopa est une molécule qui touche le système nerveux, rappèlent-ils, et il nous faudra poursuivre avec beaucoup de précautions les études sur l'animal puis éventuellement l'homme ».