L'association EDI-Optique*, qui a tenu son assemblée générale hier 21 mars, s'active pour déployer la norme OptoAMC. Validée en 2009 par la Cnil (Commission nationale Informatique et Libertés), cette norme unique d'échanges de données informatisées entre opticiens et complémentaires santé a été conçue pour gérer les demandes et les accords de prise en charge, en accélérant les remboursements (l'objectif étant un paiement à 5 jours).

« Aujourd'hui, 7 éditeurs de logiciels point de vente ont développé des interfaces OptoAMC. Trois plateformes de complémentaires santé les ont intégrées dans leur portail, et deux autres sont en cours de migration », explique Jean-Christophe Leroy, directeur de programme EDI-Optique. Au mois de janvier 2012, plus de 72% des prises en charge ont été accordées électroniquement. « Fin 2012, la quasi-totalité des prises en charge devrait être traitée par OptoAMC », pronostique l'EDI-Optique.

Des freins persistent

Le déploiement nécessite des catalogues verres complets, ce qui n'est pas toujours le cas aujourd'hui. « Un verre qui n'est pas complètement décrit dans le catalogue ne peut pas intégrer l'OptoAMC », explique Jean-Christophe Leroy. En outre, certaines complémentaires santé demandent des moyens de sécurisation onéreux : seules deux plateformes autorisent à ce jour l'OptoAMC depuis le logiciel magasin (la plupart des demandes de prise en charge se font via le portail de la plateforme). Enfin, les éditeurs n'ont pas encore tous intégré cette norme à leurs solutions.

L'anonymisation des données, enjeu de la liberté des opticiens face aux Ocam

Dans ce contexte, l'association EDI-Optique prend position et son conseil d'administration a formulé diverses recommandations au CIO (Conseil interprofessionnel de l'optique). Il lui suggère d'accepter les champs de la norme OptoAMC et d'avancer rapidement sur les sujets de DRE (demande de remboursement électronique) et de FSE (feuille de soins électronique). Le but : imposer cette norme aux Ocam avant que ceux-ci n'exigent de nouveau d'en enrichir les données. EDI-Optique demande aussi la création d'une plateforme d'échange et de sécurisation des flux, dans le but d'anonymiser les données. Cette anonymisation apparaît en effet comme un des grands enjeux des échanges informatisés entre opticiens et complémentaires santé : elle permettrait au consommateur d'être protégé contre une éventuelle utilisation de ses informations de santé visuelle dans d'autres buts que le remboursement, et à l'opticien de conserver une certaine liberté dans le choix des produits qu'il vend à son client.

Parallèlement à ce dossier, Philippe Peyrard, président d'EDI-Optique, a annoncé l'entrée de l'association dans le « web 2.0 ». « Nous allons apporter à l'opticien des outils pratiques pour s'approprier l'EDI ». Ces web services devraient améliorer votre quotidien et vous aider à conclure plus vite les ventes. Ils concerneront entre autres la gestion du SAV et l'accès au stock des fournisseurs.

L'association EDI-Optique compte aujourd'hui 65 membres : centrales et enseignes, fabricants de verres et de montures, laboratoires et plateformes et distributeurs de contactologie, éditeurs de logiciels. Elle vise à établir des standards nationaux et internationaux pour faciliter les échanges électroniques dans le secteur de l'optique et à promouvoir l'utilisation des échanges de données.