140 personnalités du milieu médical lancent un appel à débattre sur l'avenir de notre système de santé. Publiée dimanche 25 août par Le Parisien, la pétition, signée notamment par l'ancien premier ministre socialiste Michel Rocard ou encore par le député UMP de Paris et chirurgien Bernard Debré, réclame l'ouverture d'un « large débat citoyen, suivi d'un vote solennel de la représentation nationale » concernant le désengagement de la Sécurité sociale. Les signataires estiment que « nous sommes en train de passer, sans débat démocratique, d'une logique de prise en charge solidaire pour tous à une logique d'assistance pour les plus pauvres et d'assurances pour les plus riches. Une dérive qui sonne le glas de notre Sécurité sociale universelle ».
Aujourd'hui, « la Sécurité sociale ne rembourse plus qu'environ 50 % des soins courants et bien moins encore pour les soins d'optique, dentaires et d'audioprothèses », précise le texte. La part des complémentaires dans le remboursement de dépenses de santé n'a cessé de progresser ces dernières années : elle s'est élevée à 24,6 milliards d'euros en 2011 contre 14,2 milliards en 2000. Aussi, 96% de la population bénéficie aujourd'hui d'une couverture complémentaire, contre 84% il y a 20 ans. Rappelons également que François Hollande annonçait en octobre dernier sa volonté de généraliser l'accès à une complémentaire pour tous. Une première étape a été franchie avec l'accord national interprofessionnel (ANI), voté en mai et qui prévoit que d'ici 2016 tous les salariés puissent bénéficier d'une complémentaire santé d'entreprise.
A ce sujet, le Haut Conseil pour l'Avenir de l'Assurance Maladie (HCAAM), dans son rapport de juillet, recommande « de se tourner vers les Ocam pour gérer le risque et contenir les hausses tarifaires, en particulier à travers les réseaux de soins » (Lire notre news du 26/07/2013). D'après l'instance, les réseaux professionnels « encadrés par l'Autorité de la concurrence, seraient un outil de cette gestion du risque s'ils permettent effectivement de contrôler la qualité des soins, de maîtriser les volumes et les prix, et donc les restes à charge pour les assurés. »
Ainsi, il n'est pas étonnant que la PPL Le Roux ait été votée par les députés en novembre 2012 et plus récemment par les sénateurs (Lire notre news du 24/07/2013). « C'est un moyen de camoufler le désengagement de la Sécurité sociale sur certaines prestations, pourtant indispensables pour les assurés, tel que l'accès à l'optique, réagissait alors le 30 juillet dernier Didier Papaz, PDG d'Optic 2000. Ce désengagement se reporte en premier lieu sur les complémentaires santé qui font, ensuite, porter cette charge sur les opticiens. N'oublions pas que les remboursements optiques constituent le produit d'appel de ces mêmes Ocam ». « Le problème est que les complémentaires sont moins égalitaires et solidaires que la Sécu, indique Didier Tabuteau, un des promoteurs de l'appel et responsable de la chaire santé de Sciences-Po Paris, à nos confrères de La Croix. Leurs tarifs varient selon les prestations remboursées et sont plus élevés pour les familles ou les personnes âgées ».
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