Prévue fin mai, la finalisation du rapprochement entre Essilor et Luxottica toujours suspendue à l’accord des autorités chinoises de la concurrence se fait attendre.
Les 2 entreprises ont déjà obtenu le feu vert de l’Union européenne et des Etats-Unis, début mars. En Chine, comme en Europe, les autorités de la concurrence ont procédé à une étude de l’impact économique d’un tel rapprochement sur le marché. Au sein de l’UE, à l’issue de l'enquête de marché auprès des opticiens et des concurrents des 2 groupes, la Commission européenne a jugé que ce rapprochement n’était pas susceptible d’entraver la concurrence. « Force est de constater que, de son côté, la Chine rallonge les délais d’autorisation qui sont normalement de 150 jours ouvrés », selon Amélie Poulain du cabinet d’avocats Cornet Vincent Ségurel que nous avons interrogée. « Le marché de l’optique en Chine reste spécifique : il n’existe pas actuellement d’acteur qui pourrait contrebalancer le pouvoir de marché de l’entité à naître. Et il est difficile d’évaluer ses perspectives d’évolution. Ce qui peut expliquer ce délai plus important que dans d’autres pays. »
Les autorités chinoises pourraient être donc en train de discuter sur des concessions mineures non susceptibles d'entraver la finalisation du rapprochement. Une fois obtenu l’accord de la Chine, dernière autorisation suspensive, la fusion pourra être finalisée créant ainsi un nouveau géant mondial de l’optique qui pèsera près de 50 milliards d’euros en Bourse pour un CA annuel de 16 milliards d’euros.