Une ciquantaine des 222 salariés Comotec ont débrayé hier 29 novembre pour protester contre la suppression prévue en 2008 de 129 postes dans l'entreprise. Le fournisseur de composants en lunetterie jurassien a en effet annoncé la délocalisation d'une partie de sa production en Chine, pour ne conserver à Morez que les activités de conception, d'assistance technique et de fabrication des modèles les plus haut de gamme.
Explication de la direction : "le besoin pour Comotec de rapprocher ses sites de production de ses acheteurs, souvent chinois, pour assurer la pérennité de l'entreprise" écrit l'hebdomadaire l'Usine Nouvelle.
Luc Auffret, directeur général de Comotec, évoque "les pertes récurrentes" de la société depuis plusieurs années. "La production de pièces en France n'est plus du tout rentable et nous coûte énormément en transport, représentant jusqu'à 90% du prix d'une pièce. A cela s'ajoute le cours du dollar, qui finit de nous achever. Tous ces éléments ont entraîné un effondrement des ventes jusqu'à devenir critique. Sans le soutien du groupe italien Mazzuchelli 1849, notre actionnaire principal, nous serions au bord du gouffre" explique-t-il dans la Voix du Jura. Le DG regrette la non-réalisation du plan social prévu l'année dernière (voir news en relation), qui aurait été moins "sévère" que celui choisi aujourd'hui.
Pour l'heure, les employés de Comotec s'inquiètent fortement du plan social et souhaitent connaître les postes supprimés. Nombre d'entre eux ont manifesté hier dans les rues de Morez, réclamant le maintien de l'activité de l'entreprise dans la région. Côté syndicat, on dénonce également ce plan social et ses arguments. Pour Michel Faivre-Paicon, secrétaire général CGT du Jura, "les patrons veulent gagner plus d'argent en tirant sur la main d'oeuvre asiatique". Dans l'Usine Nouvelle, le syndicaliste souligne la compétence et la créativité des salariés des lunetiers jurassiens, en dénonçant l'attitude des dirigeants qui "cherchent le profit en Chine", alors que "ce serait jouable de maintenir l'emploi dans le bassin".
La CGT espère désormais "faire des contre-propositions dans les prochains jours pour empêcher des licenciements" et demande pour cela une table ronde avec "Les Lunetiers du Jura, les partenaires institutionnels, le patronat et les syndicats" a annoncé Michel Faivre-Paicon dans Le Progrès.
Du côté de Comotec, une cellule de reclassement est prévue. La société propose 10 postes en Italie, à la maison mère, et 46 en Chine, avec des contrats français. A Morez, elle entend recentrer son activité sur les technologies de pointe, à destination de la lunetterie mais aussi d'autres secteurs du luxe.
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