5 millions de Français déficients auditifs ne sont pas appareillés. C'est ce que révèlent les résultats de l'enquête Euro Trak, présentée la semaine dernière par l'Association France PresbyAcousie. Sur les 15 545 personnes interrogées en France, 1 304 font état de troubles auditifs, et seuls 501 d'entre elles portent un appareil.
Ces chiffres confirment le potentiel du marché de l'audioprothèse, qui devrait connaître un fort développement dans les années à venir : la déficience auditive touche aujourd'hui 12,7% de la population, et sa prévalence est amenée à augmenter avec le vieillissement de la population.
Deux barrières majeures...
Les obstacles à l'appareil auditif sont au nombre de deux : l'esthétique (les malentendants craignent de porter des prothèses qui les stigmatiseraient comme personnes âgées, et 41% des répondants porteraient une prothèse "invisible" s'ils s'équipaient), et le coût : dans la plupart des cas, la prise en charge totale (Sécurité sociale + complémentaire santé) d'un appareil ne dépasse pas 530 euros, et ne couvre que très partiellement un budget allant de 1 400 à 4 400 euros. En raison de ces freins, 44% des malentendants ne font rien pour leur problème d'audition après consultation.
... qui se lèveront progressivement
Grâce aux progrès techniques, les audioprothèses se font de plus en plus discrètes. Beaucoup d'aides ne mesurent désormais qu'1/5ème de la taille des produits traditionnels, et les systèmes implantables totalement invisibles sont amenés à se développer. Elles sont par ailleurs de plus en plus performantes, avec des réglages précis évitant les bruits de fond (86% des utilisateurs sont aujourd'hui satisfaits de leur appareil). Enfin, concernant le financement, les complémentaires santé commencent à développer des garanties spécifiques assurant une prise en charge correcte des appareils auditifs.
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