Aujourd'hui 26 juin a lieu la 11ème Journée Mondiale anti-contrefaçon. Ce fléau est en pleine expansion : le nombre de produits contrefaisants saisis entre 2005 et 2006 a augmenté de 233%. Ce phénomène représente aujourd'hui 10% du commerce international, soit 200 à 300 milliards d'euros de pertes annuelles pour l'économie mondiale, dont 6 milliards d'euros pour la France. Dans notre pays, il détruit 30 000 emplois chaque année.
Selon les dernières statistiques publiées par la Commission européenne, 250 millions de contrefaçons ont été interceptées en 2006 aux frontières du Vieux Continent. Notre secteur est une cible importante pour les contrefacteurs : 38% des copies concernent les accessoires, notamment les lunettes. La plupart de ces marchandises viennent d'Asie : 80% des produits saisis sont fabriqués en Chine.
Les copies de montures transitent souvent par la France et l'Italie avant d'être distribuées en Espagne, en Europe Centrale et orientale ou encore en Afrique. De nombreuses saisies se font à l'occasion des contrôles douaniers et routiers : le mois dernier, 24 000 solaires copiant des marques de luxe ont ainsi été interceptées à l'aéroport de Roissy, suivies de 6 000 autres à bord d'un camion sur l'autoroute A 28, le tout représentant une valeur de 6 millions d'euros.
Les contrefacteurs n'hésitent pas non plus à afficher leur marchandise sur les salons. Les saisies se multiplient sur des évènements comme le Silmo et le Mido (cliquez ici pour voir le reportage d'Acuité TV : une saisie, au Mido, sur un stand chinois présentant des copies de montures fabriquées par Oxibis – Exalto).
La contrefaçon touche également les lentilles de contact, les dispositifs médicaux et les médicaments. En février 2004, des contrefaçons de lentilles mensuelles avaient été signalées sur le marché français et, selon l'OMS, 50% des médicaments vendus sur Internet seraient des faux. En France, l'Afssaps (Agence française de sécurité des produits de santé) a décidé de sensibiliser les professionnels de santé, dont ceux de l'optique, en leur adressant une documentation complète sur le marquage CE et sur l'authentification de l'origine des produits, afin de les inciter à une vigilance accrue et à sensibiliser leurs clients sur les risques sanitaires.
Le Web facilite en effet l'expansion de la contrefaçon, car les échanges illicites y sont difficilement contrôlables. Les lots vendus y sont généralement de petite taille et passent facilement inaperçus. De plus, les internautes ne sont pas conscients de l'illégalité de leur achat en ligne et des poursuites encourues (jusqu'à 300 000 euros d'amende et 3 ans de prison). Selon le Ministère de l'Industrie, 34% des Français pensent encore "que ce n'est pas grave d'acheter un produit de contrefaçon".
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