Ocam

Vers une étatisation rampante des Ocam ?

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Ce n'est un mystère pour personne, la Sécurité sociale rencontre des difficultés à assurer certains remboursements, au point d'en abandonner une partie aux Ocam comme dans les cas de l'optique et des soins dentaires. Face à une situation qui n'évolue guère, le Gouvernement a choisi de modifier les règles du jeu pour mieux encadrer le travail des complémentaires santé dont le rôle revient surtout à combler les carences du régime obligatoire. Avec plus de 14% de nos dépenses de soins remboursés par ces organismes, il est facile de constater que leur poids n'a fait qu'augmenter ces dernières années. Pour certains analystes, ils seraient pourtant sur le point de disparaitre. 

Perte d'indépendance ? 

Pour les acteurs de la filière, les problèmes sont apparus avec la réorganisation des complémentaires voulue par le Gouvernement. Pour Jean-Louis Faure, délégué général du Ctip (Centre technique des institutions de prévoyance), il s'agit purement et simplement d'une « étatisation de la complémentaire santé ». Exemple parmi d'autres, le plafonnement du remboursement des lunettes que la ministre de la Santé appelle de ses voeux dans le cadre de la redéfinition des contrats responsables. 
Une mesure d'autant plus mal acceptée par les assureurs que « cela revient à balayer d'un revers de main les efforts déployés par le secteur jusqu'à présent pour limiter l'explosion des coûts des lunettes, via le développement des réseaux de soins et d'opticiens », notent nos confrères du figaro.fr. Pour Marianne Binst, directrice générale de Santéclair, les plafonds sont beaucoup trop bas : « cent euros pour des montures, c'est très en dessous de la moyenne du prix de vente, qui est de 134 euros, souligne-t-elle dans les Echos. Il n'y aura pas de miracle, c'est le patient qui devra payer plus de sa poche » (lire notre news Plafonds de remboursement optique : les Ocam divisés. Du côté de Marisol Touraine, on explique qu'« il s'agit d'améliorer la régulation du marché pour en limiter les dérives inflationnistes. » 

Autrement dit, l'Etat semble avoir fait appel aux Ocam dans un premier temps pour mettre à l'amende les professions de santé jugées onéreuses ou dépensières, mais il semble désormais fortement enclin à mettre la main sur ce secteur afin de pallier au désengagement lent mais continu de la Sécurité sociale. Pour le président de la Mutualité Française, Étienne Caniard, « on ferme les yeux sur le fait que la Sécu ne suffit plus. Il est très dur pour les organisations politiques de faire le deuil d'une protection sociale qui rembourserait les soins à 100%... même si cela n'a jamais existé. »

Écrit par la Rédaction
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