Suite à l'engagement de 140 élus de tous bords « Pour un débat public sur la santé » et dénonçant notamment la privatisation rampante de la Sécurité sociale*, la Mutualité Française se veut rassurante dans son quotidien intitulé l'AFIM du 27 août. Dans une interview, son président, Etienne Caniard, rappelle que « le mouvement mutualiste dénonce également de longue date le désengagement de l'Assurance maladie ».
Pour la Mutualité Française, il n'est pas question que les complémentaires santé remplacent la Sécurité sociale, « qui, de par sa construction et son financement, est la plus à même de garantir la solidarité et l'égalité ». Mais face au désengagement effectif de l'Assurance maladie obligatoire, les assurés qui sont dépourvus de complémentaire « renoncent à certains soins, lunettes et prothèses en tête ».
« En revanche, continue Etienne Caniard, l'importance croissante des complémentaires dans le financement de la santé pose la question du traitement entre les différents acteurs, lucratifs comme les assureurs, ou non lucratifs, comme les mutuelles. Autrement dit, les pouvoirs publics se doivent d'encourager les garanties les plus vertueuses. Qu'on nous fasse confiance, tout en nous fixant des objectifs précis : assurer la solidarité entre générations, rembourser les actes de prévention, diminuer les restes à charge pour les patients », détaille le président du mouvement mutualiste.
On pense ici notamment à l'adoption de l'article 1er de la PPL Le Roux, dont la Mutualité Française s'était félicitée en juillet dernier. Une « avancée qui reconnait le rôle indispensable des mutuelles dans le système de santé pour négocier des soins de qualité, à des tarifs maîtrisés, afin de lutter contre les renoncements aux soins », écrivait alors l'instance.
*Voir notre news du 26/08/2013