Entretenir de bonnes relations avec les ophtalmologistes est avant tout une question de confiance. A 56 ans, le Dr. Louisette Bloise, ophtalmologiste à Saint-Laurent-du-Var (06) depuis 20 ans, s'attache à connaître les opticiens qui travaillent dans son secteur. Secrétaire nationale de la SFO-ALC, elle reçoit 40 à 50 patients chaque jour dont 40% en contactologie.
Acuité : Quelles relations entretenez-vous avec les opticiens de votre secteur ?
Dr. Louisette Bloise : J'ai de très bonnes relations avec les opticiens de ma région. Nous travaillons en parfaite harmonie. Cela est sûrement dû au fait que dans les Alpes-Maritimes, nous avons un nombre d'ophtalmologistes suffisant et donc des délais de rendez-vous raisonnables. Malheureusement, ce n'est pas le cas partout. Toutefois, si l'ophtalmologiste fait consciencieusement son travail avec une prescription bien établie, l'opticien pourra s'en sortir facilement et respectera l'ordonnance.
A : Quelles sont les attentes des ophtalmologistes vis-à-vis des opticiens ?
Dr. L.B. : Nous attendons qu'ils se placent dans la continuité de notre prescription, respectent les ordonnances et jouent pleinement leur rôle en termes de prévention et de surveillance. Ces deux points sont très importants car l'opticien doit accentuer le discours sur les règles d'hygiène à respecter, comme nous le faisons préalablement. Lors d'un renouvellement, il est primordial qu'il vérifie la date de la dernière consultation avec un spécialiste. Il y a toujours un risque avec le port de lentilles. Même s'il n'est pas flagrant, on peut prévenir les pathologies aigües.
A : Comment entretenez-vous vos relations avec les opticiens ?
Dr. L.B. : Notre société locale Contacto Côte-d'Azur organise, tous les ans ou tous les deux ans, une réunion opticiens/ophtalmologistes. Lors de notre dernière rencontre, le 10 avril dernier nous avons abordé le thème de l'entretien des lentilles et les risques infectieux avec un focus sur l'intérêt des solutions sans conservateurs et des étuis antibactériens. C'est important de se rencontrer et de se connaître. On discute plus facilement lors de ces échanges. C'était l'occasion également d'évoquer les sujets d'actualité, comme la loi Hamon.
A : Cette actualité législative vous a-t-elle rapproché des opticiens ?
Dr. L.B. : Avec la loi relative à la consommation, nous avons intérêt à travailler ensemble pour que la contactologie ne nous échappe pas. Le marché risque de se retrouver dans la nature sans aucun contrôle de l'ophtalmologiste ou de l'opticien. Vis-à-vis de la vente en ligne des lentilles de contact, nous allons dans la même direction. Etre deux à le dire, c'est toujours mieux !
A : Comment voyez-vous l'évolution des relations opticiens/ophtalmologistes ?
Dr. L.B. : Tout va dépendre des régions. Si les ophtalmologistes adaptent de A à Z, l'opticien doit respecter la prescription. Dans les zones où les conditions ne sont pas remplies (déserts médicaux, délais de rendez-vous trop longs..., ndlr), les essais pourraient se faire en partenariat avec l'opticien. L'ophtalmologiste vérifierait ensuite l'adaptation. Les délégations de tâches seront nécessaires dans certaines parties de l'Hexagone.