Entre octobre 2013 et mars 2014, 798 patients des Pays-de-la-Loire ont participé à deux nouveaux protocoles permettant de réduire le délai d’attente de plusieurs mois à quelques jours. Reçus par un orthoptiste qui réalise les mesures, leur dossier est analysé en différé par l’ophtalmologiste, qui rédige l’ordonnance dans un délai de 8 jours. Ce modèle, récemment validé par le collège des financeurs de l’Assurance maladie, devrait rapidement se généraliser à l’échelle nationale avec un tarif défini de 23 euros. Le ministère de la Santé doit maintenant publier un arrêté ministériel pour autoriser son financement par la Sécurité sociale.
Des délais d’attente diminués de deux mois
Aidé d’un ou plusieurs orthoptistes, l’ophtalmologiste peut se consacrer aux urgences et aux pathologies, tout en assurant sa mission de prévention. Selon un sondage Snof-Ifop*, 3 Français sur 4 plébiscitent ce modèle et 80% seraient même d’accord, à titre personnel, pour être vus par un orthoptiste dans le cadre d’une visite de suivi entre deux examens. « C’est efficace et, dans mon cabinet, cela nous a permis de diminuer les délais d’attente d’environ deux mois », précise le Dr. Jean-Bernard Rottier, ancien président du Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France). Nous restons les garants de l'organisation vis-à-vis des autorités sanitaires. Sur un millier de dossier, seuls 34 patients ont été de nouveau convoqués pour un rendez-vous sous 8 jours ».
Favoriser l’accès du secteur 1 à la délégation de tâches
Pour le Snof, « la généralisation du travail aidé est un chantier majeur : ce système est de plus en plus adopté par les ophtalmologistes libéraux (environ 25% actuellement). Mais il repose malheureusement sur un modèle économique inaccessible aux médecins conventionnés en secteur 1 ». Son président, le Dr. Thierry Bour plaide pour « donner au secteur 1 les moyens de s’impliquer dans la délégation de tâches, en leur proposant des financements adaptés. C’est une condition sine qua non pour garantir un accès durable aux soins oculaires à tous les Français ».
* Échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI - Computer Assisted Web Interviewing), du 18 au 25 septembre 2014.