Alors que la profession est toujours en attente du rapport de l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas), quelques éléments commencent à fuiter... Selon une information de l'AFP, parmi une trentaine de propositions, le document suggèrerait notamment d'autoriser les orthoptistes à établir certaines prescriptions mais aussi de réformer la formation des opticiens.
Rappelons que l’objectif du Gouvernement est de réduire de moitié le délai de rendez-vous moyen constaté à l’horizon 2017 (de 60 à 111 jours selon les régions). Pour y arriver, le « rapport Voynet » estime qu’il faut développer les délégations de tâches aux orthoptistes mais aussi aller plus loin. Son auteur propose d'autoriser les orthoptistes libéraux (par opposition aux orthoptistes salariés travaillant dans le cabinet d'un médecin) à faire des bilans visuels qu'ils télétransmettront à l'ophtalmologiste, de leur « reconnaître le droit de prescrire du matériel de rééducation orthoptique » ou encore d'ouvrir davantage de places de formation à cette discipline pratiquée par moins de 4 000 personnes. Des « pôles ophtalmologiques » pourraient ainsi être mis en place pour faciliter la coopération entre les différents acteurs, précise l’AFP.
Autre piste envisagée : les opticiens pourraient être habilités à adapter les prescriptions de lentilles de contact mais sous certaines conditions. Par ailleurs, selon Dominique Voynet, il faut « sans attendre mettre de l'ordre dans l'offre surabondante et inégale de BTS d'opticien lunetier », dont les débouchés sont incertains, avec quelque 29 000 opticiens en activité. Elle suggère notamment d'ajouter une troisième année à leur cursus, « moins commerciale » et plus « physiologique », conclut l’AFP.
Rappelons que certaines mesures retenues par le Gouvernement pourraient être rapidement introduites au projet de loi Santé de Marisol Touraine. Le texte doit être débattu au Sénat dès le 14 septembre prochain.