Répondant aux attentes du ministère de la Santé, les 3 "O" s’accordent pour l’avenir de la filière. Réunis à Paris le 15 juin dans le cadre du Congrès de la Fnof, opticiens, ophtalmologistes et orthoptistes, représentés par leur syndicat*, semblent avoir trouvé une voie d’entente. Et pour notre secteur, la Fnof entend donner un cadre déterminé et structuré qui passe par une définition du métier ainsi que par la revalorisation de la formation initiale et continue.
5 axes de développement professionnel
Le syndicat a ainsi présenté lors de son Congrès un « projet de référentiel métier », élaboré en collaboration avec le Centre académique de formation continue de Paris (Cafoc). Cinq principaux axes de développement professionnel de l’opticien y sont présentés :
- la visite du permis de conduire ;
- la prévention en milieu scolaire et en milieu de travail ;
- la coopération avec les généralistes ;
- la prise en charge des personnes à mobilité réduite et des personnes âgées notamment dans le cadre de la prévention des chutes ;
- l’adaptation et la manipulation des lentilles de contact.
Vers une évolution de la formation en facultés de médecine ?
Mais les modifications induites par ce référentiel imposent de faire évoluer la formation des opticiens à Bac+3 et Bac+5. La réingénierie du diplôme, attendue depuis longtemps, pourrait ainsi mener vers une formation en facultés de médecine et en collaboration avec les orthoptistes. Pour Alain Gerbel, président de la Fnof, « trois schémas sont envisagés :
- une année de formation ajoutée au BTS ;
- un tronc commun de deux ans avec les orthoptistes plus une année de spécialisation (opticien / orthoptiste / recherche et enseignement) ;
- un tronc commun de trois ans suivi d’une spécialisation en Master ».
« Nous sommes pour la coopération entre les orthoptistes et les opticiens, pour un parcours de soins coordonnés », a réagi le Dr. Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof). Pour Laurent Milstayn, président du Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO), « il y a une possibilité de jonction dans nos professions à un moment ou un autre de notre formation, afin de combler l’espace entre les paramédicaux et les médicaux. Cette profession intermédiaire doit être une évolution des professions socles actuelles avec un Bac +5 ».
Opticiens, ophtalmologistes et orthoptistes entendus par l’Igas
Ces propositions ont ainsi été relayées à l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas), qui s’est vue confier en mars dernier la finalisation d’un plan d’action pour notre filière de santé visuelle par le ministère de la Santé. Le rapport résultant des différentes consultations devrait être publié début juillet et les mesures retenues par le Gouvernement pourraient être introduites au projet de loi Santé.
« Il y a un périmètre pour chacun, il s'agit de les définir et de les faire correspondre. Ce qui a été fait jusqu'à maintenant (avec les délégations de tâches aux orthoptistes, ndlr) est bien mais pas suffisant. Il faut aller plus loin. Nos trois syndicats sont d'accord pour faire évoluer les choses et ont la volonté de construire une solution concertée », a conclu Alain Gerbel.
*Fédération nationale des opticiens de France (Fnof), Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) et Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO).
Merci pour votre message. Cet article date de 2015. Nous avons publié récemment une news sur la formation dont le titre est le suivant : « opticiens, la refonte de la formation sera au cœur de l’année 2019 ! ».
J'entends les optométristes grogner dans leur barbe, avez-vous remarqué qu'il n'y a pas une seule fois le mot optométrie ou optométriste?