Pour la plupart des utilisateurs des Google Glass, la commande vocale pour prendre des photos sert surtout à saisir l'image d'un ami puis à la télécharger sur sa page Facebook. Mais pour un optométriste, cette fonction pourrait également servir à prendre une photo de très près du segment antérieur de l'oeil d'un patient, puis à la partager avec un spécialiste de la cornée au cours d'une consultation en ligne.
Des optométristes de VSP Global testent les Glass
Actuellement, seule une poignée d'optométristes répartis dans le monde font partie du groupe des « explorateurs » et développeurs d'applications des Google Glass, lesquels testent le dispositif avant son lancement commercial. Ces férus de technologie estiment déjà que les Glass sont « un outil précieux pouvant améliorer leur pratique médicale et les interactions avec leurs patients ». Deux d'entre eux, Matthew Alpert, optométriste de l'Alpert Vision Care à Woodland Hills en Californie, et Nikki Iravani, optométriste et fondatrice de Global EyeVentures [société qui commercialise EyeXam, une application mobile reliant médecins et patients, ndlr] ont partagé leurs observations sur les lunettes à réalité augmentée avec le mensuel Eye².
Le Dr. Alpert a découvert les Glass grâce à la société américaine VSP Global qui travaille directement avec Google (lire notre news du 26/11/2013). « La liste des possibilités pourrait s'avérer assez longue et c'est pourquoi VSP Global souhaite travailler avec Google si étroitement », croit savoir le docteur en optométrie qui précise que « les Glass présentent de nombreux avantages pour la profession d'optométriste et pour les patients de VSP. »
La relation avec les confères et le patient s'enrichit
« Les patients sont très excités et intéressés. Ils ont beaucoup de questions, rapporte le Dr. Alpert. Quand ils me voient porter les Glass, ils sont impressionnés, intrigués et pensent que mon cabinet est à la pointe de la technologie. » A l'heure actuelle, il juge que dans son travail quotidien « la photographie et la traduction de langues (de l'espagnol à l'anglais et vice-versa) sont les applications les plus pratiques des lunettes de Google. » A terme, le Dr. Alpert aimerait voir les Glass utiliser la reconnaissance vocale pour alimenter directement le dossier de santé électronique (EHR), afin d'augmenter l'efficacité de son cabinet, produire des diagnostics différentiels et de l'information sur des interactions médicamenteuses éventuelles.
Le Dr. Iravani, quant à elle, porte des Google Glass depuis le mois de mai et s'en « réjouit » également. « Ces lunettes sont très utiles. Je suis multitâche et j'apprécie tout ce qui peut m'aider à faire des choses en plus ou en même temps. » Quant à la fonction photographique, le Dr. Iravani la juge très pratique, notamment « pour échanger des points de vue avec d'autres professionnels de santé sur un cas spécifique » (moyennant la mise en place d'une réglementation sur ces échanges), mais également « dans le cas de patients atteints de maladies chroniques et qui nécessitent de fait un suivi médical », insiste-t-elle.
« Le patient peut partager les résultats des tests avec vous via ses Glass, ce qui permet au docteur de garder un oeil sur l'évolution d'une pathologie ou sur l'efficacité d'un traitement », conclut-elle.
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