Dans une courte vidéo publiée sur son site Internet, le ministère de l’Economie et des Finances ne se gêne pas pour vanter ouvertement les « bénéfices » de l’optique en ligne et des mesures prises dans le cadre de la loi Consommation. Si la profession est toujours en attente des décrets visant à encadrer la vente des lunettes sur le web et en magasin, le Gouvernement explique clairement que sur Internet, elles coûtent « jusqu’à 70% moins cher pour des montures et verres identiques. La concurrence des sites de vente en ligne va avoir un effet à la baisse sur les prix pratiqués dans les réseaux de distribution physiques ».
Ainsi, pour le ministère, « la loi renforce la concurrence, avec des baisses attendues de l’ordre de 25% ». Et tout cela est rendu possible grâce aux « ordonnances délivrées par les médecins » qui doivent indiquer l’écart pupillaire pour des lunettes « parfaitement adaptées si on les commande sur Internet ». Rappelons toutefois que les ophtalmologistes sont loin d'être convaincus par la vente en ligne des dispositifs optiques, surtout lorsque cela concerne les fortes corrections. Interrogé par Acuité en septembre dernier, le Dr. Jean-Bernard Rottier, alors président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), a estimé qu’il faut « respecter le règlement en mettant avant les consignes. En l’occurrence ici, nous expliquerons que l’EP n’est pas suffisant pour faire des montages corrects », nous a-t-il précisé.
De son côté, l'ancien ministre Benoît Hamon, lui-même à l’initiative de la loi Consommation, a reconnu le 26 octobre dernier sur le plateau de BFM Business, que la stratégie du Gouvernement visant « à faire baisser les prix », risque d’aboutir à une « déflation ». « Il y a un point d’équilibre à trouver », a-t-il souligné en avouant qu’à l’époque déjà, il s’était posé la question sur l’optique et l’audio.
Et au final, avant les porteurs, les grands gagnants de cette baisse des prix seront d'abord les Ocam qui rembourseront moins, alors que les cotisations ne cessent d'augmenter chaque année. Là si le Gouvernement décidait de « plafonner », les économies seraient sans doute importantes pour bon nombre de Français. Que Nenni ! Il semblerait que les lobbys des complémentaires santé soient plus puissants.
Allez sur leur Facebook, ils défendent l'intérêt de notre métier !
Un prix moindre (ici supposé de 70% de moins) se fait toujours au détriment de la qualité, je ne connais pas un domaine où ce n'est pas le cas.