Après la suspension de l’enquête le 25 octobre dernier sur la fusion entre Essilor et Luxottica, quelle sera la décision de l’Union Européenne face au rapprochement des deux géants de l’optique ? Bruxelles pourrait donner son feu vert sans condition, croit savoir Reuters selon les confidences de deux sources proches du dossier, alors que la Commission assure auprès de l'Agence Option Finances (AOF) ne pas avoir pris sa décision, « ses investigations étant toujours en cours ». Notons que l'UE a jusqu'au 8 mars pour rendre sa décision, à savoir si elle autorise ou pas ce rapprochement et si elle impose ou non des conditions aux parties.
Rappelons que l’objectif commun d’Essilor et Luxottica est de finaliser la transaction autour de la fin de l’année. Les deux sociétés ont annoncé en janvier dernier leur rapprochement, pour créer un géant de l’optique avec un chiffre d’affaires de plus de 15 milliards d’euros et une capitalisation boursière estimée actuellement à 48 milliards d’euros au regard de la hausse des actions (46 milliards d’euros annoncés en janvier 2017). Le rôle de Bruxelles est donc d'« empêcher que la concurrence ne soit entravée de manière significative, notamment du fait de la création ou du renforcement d’une position dominante ».
À ce stade, le rapprochement a été autorisé dans une dizaine de pays : Australie, Colombie, Inde, Japon, Maroc, Nouvelle-Zélande, Russie, Afrique du Sud, Corée du Sud, Taïwan et Canada. Les autorités du Brésil et de Singapour l'examinent de façon approfondie.
Le groupe issu de la fusion Essilor-Luxottica se dotera d'un nouveau PDG, a confié Hubert Sagnières, PDG du verrier au Financial Times, sans dévoiler de calendrier précis. Il s’estime lui-même « trop âgé » pour assurer durablement ce poste. En attendant, Hubert Sagnières et Leonardo Del Vecchio, président de Luxottica, doivent se partager les pouvoirs au sein du nouveau groupe.