Selon un sondage réalisé par Acuité au printemps dernier, 20% d'entre vous misent sur l'audioprothèse, en développant ou en envisageant de développer cette activité dans leur point de vente. Ce segment attise aussi les convoitises des enseignes : selon nos informations, le groupe Alain Afflelou devrait prochainement s'y lancer.
Deux métiers "complètement différents"
Cette concurrence venue de l'optique ne semble pas effrayer les audioprothésistes, convaincus de rester maîtres en leur fief. Dans une interview accordée au site Sicavonline, Alain Tonnard, co-président du n°1 français Audika, déclare : "De plus en plus d'opticiens semblent s'intéresser à la correction auditive, et ont toujours abordé ce métier de la même manière que l'optique. Or, ce sont deux métiers complètement différents. Aujourd'hui, les clients ne se posent plus de questions pour acheter des lunettes, alors que, dans l'audition, ils ne sont pas attirés spontanément par les produits, il faut les convaincre. De plus, la correction auditive est un métier beaucoup plus technique. Pour un appareillage, il faut organiser quatre rendez-vous de cinquante minutes, une rééducation auditive pendant quatre mois et des contrôles tous les six mois".
Selon Alain Tonnard, les opticiens ont par ailleurs des difficultés à recruter et à conserver les audioprothésistes. "Les écoles ne forment que cent diplômés par an, alors qu'il en faudrait au moins cent cinquante. Il est primordial de savoir attirer et garder ces spécialistes, qui ont besoin de travailler dans un univers de spécialistes, pas dans un univers mixte qui regroupe les métiers de l'optique et de la correction auditive" explique-t-il.
Un marché à fort potentiel
En 2009, le secteur de l'audioprothèse a enregistré une croissance de 6%. Son avenir est également prometteur : en France, 5 millions de déficients auditifs ne sont pas encore appareillés, et la prévalence des troubles auditifs augmentera d'année en année avec le vieillissement de la population. En outre, en raison de l'usage répété et parfois abusif de baladeurs numériques, les troubles de l'audition apparaîtront chez la génération actuelle plus tôt, vers 50 ans contre 65 ans aujourd'hui.
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